Alain ABSIRE

Saga italienne


Rome 2007, Sorrente 1878, Florence 1509, Assise 1209, Rome 128 après J.-C… Alain Absire nous livre un « Exquis » très singulier, résolument tourné vers la fiction, et fait revivre des personnages mythiques tels que Botticelli ou saint François d’Assise. Il nous fait partager sa passion pour les mets les plus délicats de la Péninsule, les miracles de l’huile d’olive, la finesse des lamelles de parmesan frais sur un lit de roquette, les arômes des vins dorés ou écarlates… Un régal !

(Présentation de l'éditeur)

Voulez-vous déguster un bon repas italien ? Alors ouvrez le livre d’Alain Absire qui vous propose cette nouvelle saga italienne avec Antipasti, Pasta, Carne, Vino, Dolci.

C’est aussi l’occasion de retrouver les personnages de la famille Castruccio que nous avons suivis avec Alain Absire dans ses romans : Lapidation, Les noces fatales, Alessandro ou la guerre des chiens, Le pauvre d’Orient, Sulpicia. Leurs aventures se poursuivent dans les plaisirs de l’Italie et de la nourriture.

Des amants se retrouvent et l’homme cuisine pour son ancienne amante qui attend le plat de résistance. Elle compare l’évolution du repas à leur vie amoureuse. Sera-t-elle satisfaite par son amant ?

Un concours de cuisine de pâtes va réunir des cuisiniers de métier et Tullio qui est avocat. Il ne connaît qu’une seule recette, celle léguée par sa mère Fiorella : les Pappardelle aux supions farcis et piments rouges. Il voudrait gagner pour rendre hommage à sa mère qui n’est plus de ce monde : « Quel plaisir de voir, sous le ciel dont le rose tendre pâlissait, le genre de bonheur qui soulevait les créatures humaines du moment qu’elles avaient la bouche pleine ! » Nous suivons toutes les étapes de la préparation du plat et des angoisses qui le hantent.

Une jeune fille va voir Alessandro Botticelli pour qu’il la peigne. Il est très vieux, trop vieux. Elle va donc lui apporter son "potage de chair". Plus tard, il quitta sa chaise et vint jusqu’à elle. « T’es-tu jamais demandé comment on pouvait saisir la souplesse de la chair en quelques traits, et rendre sur le papier ce qu’il y a dans la texture de la peau, dans la carnation du ventre, dans le rose très doux des lèvres d’une madone ? Regarde-toi, vois cette transparence des tissus ! poursuivit-il en désignant sa poitrine nue. »

Des moines boivent du vin devant celui qui est mort. Du vin, bon sang ! Sinon comment le vivant, dont les sandales restent collées à la glaise, saurait-il ce que voit François ? « Chaque fois que l’un de nous s’en va, c’est jour de joie », disait le Poverello. Le vin va permettre à frère Bonhomme de lire dans le regard du mort.

Sulpicia écrit à son mari devenu obèse à force de manger des sucreries. Elle aimerait le retrouver vigoureux comme en sa jeunesse. Une correspondance s’établit entre les deux époux sur le lien qui les a unis. Il lui demande de préparer un plat de poires : « Puisque tu éprouves du chagrin pour ton époux, pourquoi ne cuisinerais-tu pas à son intention, une dernière fois ? Nous venons au monde pour une courte vie, et je rêve de m’en aller avec l’abdomen plein à craquer et le cœur léger. Ce serait, reconnais-le, une belle manière d’échanger un ultime baiser. »

Voilà un excellent repas à partager avec Alain Absire. Nous y retrouvons sa passion pour l’Italie et ses personnages nous entraînent dans leurs voyages.

Brigitte Aubonnet 
(23/06/08)    



Retour
Sommaire
Lectures








Nil Editions
Exquis d'écrivains
112 pages - 12 €






Vous pouvez lire
sur notre site

un entretien
avec Alain Absire




et des articles
concernant
d'autres livres
du même auteur :

Sans pays

Deux personnages
sur un lit avec témoins

Lapidation

Jean S.