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Hervé PICART

Le dé d'Atanas
(L'Arcamonde, volume 1)


L’Arcamonde, une série de 12 épisodes lisibles indépendamment les uns des autres

Au cœur de la vieille ville de Bruges, une boutique désuète au nom étrange : L’Arcamonde. C’est le domaine de Frans Bogaert, gentleman distingué et cultivé qui se livre avec autant de flegme que de passion à ses activités d’antiquaire et de brocanteur. Avec l’aide de son assistante, Lauren, qui semble sortie en droite ligne d’un film américain des années 1950, et des instruments sophistiqués que recèle son atelier, Bogaert se livre à la demande à des expertises d’objets hors du commun.
Qu’il s’agisse d’un très ancien dé en bois venu des bords de la Baltique et qui demeure invariablement glacé, un orgue à liqueurs qui vous ferait verser des larmes, un cœur-de-gloire issu d’une macabre tradition toscane, chaque objet l’entraîne dans une enquête passionnante qui révèle des pans secrets de l’Histoire, mais aussi quelques méandres étonnants de l’âme humaine.

(Présentation de l’éditeur)



Tout est mystère dans la vie de Franz Bogaert.
Un jour, sa femme a disparu. Laura était partie faire quelques courses en ville. Elle n'est jamais revenue. On a retrouvé sa voiture sur un parking, vide, close, intacte. Je n'ai eu aucune nouvelle d'elle depuis six ans maintenant. Mystère total. La police n'a retrouvé aucune trace d'elle et personne n'a revendiqué son enlèvement. Elle s'est évanouie dans la nature, purement et simplement.

Mais l’antiquaire ne vit pourtant pas en ermite dans sa boutique au nom évocateur : L’Arcamonde. Son assistante, Lauren – véritable sosie de Lauren Bacall – est entrée il y a trois ans dans le magasin, à l’improviste, avec l’air de savoir parfaitement ce qu’elle voulait. Elle n’en est plus repartie. Elle le seconde avec beaucoup d’efficacité, d’humour et d’érudition.

Cette arrivée aussi inopinée qu’opportune n’était pas pour déplaire à Franz Bogaert qui entretient pour le mystère une véritable passion. Je ne peux vivre sans énigmes. C'est ma faiblesse, mon obsession, mon essentielle manie. Mais, voyez-vous, les certitudes sont sans espoir. Seuls les mystères offrent la perspective d'un peu d'insoupçonné, de quoi stimuler vraiment l'appétit de découverte. Et puis, croyez-moi, la résolution d'une énigme est une satisfaction particulièrement jubilatoire, une expérience existentielle d'une grande intensité, un de ces plaisirs ultimes qui peuvent vous donner vraiment l'impression d'électriser une vie, surtout quand celle-ci est un peu morne. On s'offre les victoires qu'on peut...

La cliente qui se présente à l’Arcamonde dès les premières pages du roman lui apporte de quoi satisfaire sa passion. Elle voudrait en savoir plus au sujet d’un objet dont elle vient d’hériter à la mort de son grand-père Atanas. Il s’agit d’un cube, une sorte de dé, dont les faces sont décorées d’étranges dessins. Autre bizarrerie, le dé semble en bois mais est aussi froid que du métal et ne se réchauffe pas dans la main.
Bogaert lance alors une recherche sur Internet auprès de son réseau Aranea qui regroupe des antiquaires, des experts, des commissaires-priseurs, des brocanteurs, des conservateurs de musée, des collectionneurs du monde entier.

Ce qu’il découvre ne surprend pas la cliente qui paraît en savoir déjà beaucoup plus qu’elle n’en dit sur le dé mystérieux. Alors Bogaert, dont la curiosité est plus qu’émoustillée, continue à fouiner et l’enquête l’entraîne vers les croyances qui avaient cours en Lituanie avant l’instauration manu militari de la religion chrétienne par les chevaliers teutoniques. Les gens vénéraient les forces de la nature, les principes élémentaires, les arbres, les animaux, le feu, les astres… Ils adoraient – ou craignaient – particulièrement trois dieux : Patrimpas, Pikulas et Perkunas.

Cette croyance s’est transmise de génération en génération depuis le XVe siècle grâce aux Gardiens de la Foi. Mais quel lien entretenait le grand-père Atanas avec ces dieux et leurs gardiens ? Que sait vraiment Margaret Van Ostade, la mystérieuse "cliente" et qu’attend-elle de Bogaert ? Quel secret abrite le dé ? Autant de questions qui trouvent leurs réponses au fil des treize chapitres de cette "première enquête de l’antiquaire"…

L’écriture est agréable, avec de nombreuses scènes surprenantes ou amusantes : les échanges mi-figue mi-raisin entre Franz et Lauren, les moments de méditation que l’antiquaire s’octroie dans son confessionnal en bois verni, l’irruption du mari de Margaret qui se croit trompé…

Une lecture à ne pas manquer pour les amateurs d’énigmes qui entrent avec ce volume dans une série de douze aventures. A suivre…

Serge Cabrol 
(18/04/09)    



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Le Castor Astral

212 pages - 12 €








Photo © Yves Fonck

Hervé PICART,
a longtemps été professeur de latin et de grec à Provins et critique de rock pour le magazine Best. La cinquantaine venue, il se lance dans une série d’énigmes au sein d’un univers mystérieux…






Vous pouvez consulter
le blog d'Arcamonde :
http://arcamonde.
hautetfort.com









Le deuxième volume
d'Arcamonde,
L'orgue de quinte

est aussi en librairie.