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Brigitte AUBERT


Freaky Fridays


Figée dans la pénombre du couloir, Mamie Hélène distingua deux silhouettes revêtues de combinaisons blanches jetables, deux cagoules grises, deux canons noirs et luisants crachant le feu. Comme dans un téléfilm policier. Deux intrus venaient d'entrer en tirant à tout va, dans un concert de plops. Mais ce n'étaient pas des bouchons qui sautaient. C'étaient des balles. A tir réel.

Mamie Hélène, venue chez ses voisins apporter des gâteaux, assiste au massacre de toute la famille (ou presque) et n'échappe que de très peu à la destruction massive.
Elle parvient à s'enfuir, poursuivie par les tueurs, mais la vieille dame a plus d'un tour dans son sac et les vilains vont le comprendre à leurs dépens.

C'est que Mamie Hélène et son défunt mari n'étaient pas des retraités ordinaires !

L'humour du roman réside pour beaucoup dans le décalage entre l'apparence et la réelle identité de ce personnage qui nous est d'entrée de jeu sympathique puisque poursuivi par des tueurs aussi froids que la banquise.

Mamie Hélène tira la valise à roulettes de sa cachette et l'ouvrit d'un coup sec. Tout y était. Elle ôta sa robe à fleurs et enfila un tee-shirt et un jogging gris souris. A 62 ans, elle était encore bien foutue et plutôt en forme : une heure de Tai Chi tous les jours plus les deux séances hebdomadaires de Krav Maga, la méthode de close-combat de l'armée israélienne.

Les tueurs ont du mouron à se faire ! Ils sont sur les traces d'un gibier plus redoutable qu'ils ne l'imaginent !

Mais pourquoi ont-ils exécuté toute cette famille ? Que voulaient-ils ? Qui les emploie ?

Peu à peu, on va tout apprendre, tout comprendre, parce qu'on ne dérange pas impunément Mamie Hélène un vendredi 13 ! Autant décrocher un nid de guêpes à mains nues !

Au fil des métamorphoses successives de l'énergique sexagénaire, on découvre le passé d'un couple hors du commun.

Shampoings colorants. Lentilles de contact. Perruques. Mamie Hélène avait les cheveux gris et les yeux bleus. Bien. Elle serait brune aux yeux noirs. De toute façon Mamie Hélène n'existait plus. Terminé, Mamie Hélène. Et bienvenue à Vera. Vera, la femme de Giuseppe Di Angelo, dit Joe. Le meilleur des tueurs à gages de la Mafia. Vera Lopez, la reine des strip-teaseuses de Las Vegas.

La Normandie, Deauville, Trouville sont un joli décor pour cette aventure palpitante où la chasse à la femme se transforme en roman d'espionnage. Les cadavres se multiplient comme des petits pains et Mamie Hélène n'est pas la dernière pour participer à la fournée générale.

Action, humour, magouilles politico-économiques, tous les ingrédients sont réunis pour un polar bien décoiffant et on ne s'ennuie pas une seconde. Voilà un opus qui répond largement au niveau d'exigence de la nouvelle collection initiée par Jean-Bernard Pouy (créateur du Poulpe) et dirigée par Patrick Raynal (ancien responsable de la Série Noire). De la belle ouvrage autour d'un personnage haut en couleur !

Serge Cabrol 
(20/02/12)    



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Noir & polar









Editions La Branche
Vendredi 13
224 pages - 15 €





Brigitte Aubert,
née en 1956, a publié une dizaine de romans pour la jeunesse et plus de vingt romans pour adultes. Elle obtient le Grand Prix de littérature policière en 1997 pour La Mort des bois. Ses livres sont traduits dans dix-sept pays.

Bio-bibliographie sur
Wikipédia





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