Une nouvelle série de romans policiers, « Enigmes à Bourvillec », s’ouvre aux éditions du Palémon pour tenir compagnie à « Mary Lester » et « Gratien l’aumônier » déjà présentés sur notre site.

Le narrateur, François Lannuzel, surnommé Fanch, un jeune facteur plutôt simple et nature, connaît tout le monde grâce à son métier et nous raconte familièrement la vie de son village dans des chapitres en italiques qui alternent avec ceux du récit.
Le sujet de Tournée de campagne, c’est l’ambition et la vengeance ; le retour d’un homme à Bourvillec qui vient régler ses comptes avec le village en général et trois personnes en particulier.

Né à Bourvillec en 1933, Charles Le Bohellec est parti assez jeune en s’engageant dans l’armée pour aller en Indochine. Après la guerre d’Algérie, il est rentré au village dont il a réussi à se faire élire maire en 1965.
« C’était terriblement excitant de s’emparer du pouvoir avec une telle facilité, de devenir le seigneur et le maître de ces villageois craintifs et résignés, englués dans leur médiocrité, et qui semblaient à peine se rappeler qui il était. Lui n’oubliait pas. Il leur en avait mis plein la vue à ces bouseux. Et ce n’était pas fini. Bientôt ils lui élèveraient une statue. Ils ramperaient tous devant lui. »
Personne ne sait comment il se débrouille mais il obtient des subventions à tour de bras et réalise des travaux pharaoniques à Bourvillec.

Mais voilà qu’en cette année 1970 des cadavres commencent à envahir le paysage. Un garagiste pendu à la grue de son camion, un éleveur noyé dans sa fosse à purin, un Marocain tombé d’un échafaudage… Et la série se poursuit même à Paris avec le suicide du comte de Kerviniou, un personnage important qui venait d’obtenir le statut de station climatique pour le village dont il était châtelain.
André Leveau, jeune inspecteur stagiaire, est chargé d’aller faire un tour à Bourvillec pour en savoir plus sur les liens qui unissaient le comte à son village.

Arrivé à Bourvillec, l’inspecteur rencontre le facteur et l’enquête commence…

Nous assistons à un jeu du chat et de la souris entre le village et l’inspecteur et nous croisons, sur les pas du facteur, de nombreux personnages que nous retrouverons peut-être dans les prochains volumes : Raymond le patron du Café des Sports, Serge le coiffeur, Marcel l’horloger du Gai Tic-Tac, Daniel Martin l’instituteur socialiste candidat à la mairie...

C’est un polar qui vagabonde du côté de La Jument verte de Marcel Aymé (on pense aussi à Uranus pour les faits liés à la Libération) et Jour de fête de Tati… Une fois le livre refermé, on attend déjà le suivant !

Serge Cabrol 
(11/05/07)