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Adam BLAKE

L'Évangile des Assassins


Ce roman met en scène des personnages attachants et très déterminés, mus par des sentiments divers mais toujours très puissants. Enquêteurs officiels ou non, leurs routes vont se croiser…

Leo Tillman vendait des systèmes de chauffage central en Angleterre, dans le Lancashire, et menait une vie simple et agréable jusqu'au jour où… en rentrant du travail, il a trouvé la maison vide. Disparus Rebecca, son épouse, ainsi que Jud, Seth et Grace, leurs trois enfants. Envolés avec toutes leurs affaires, ne laissant qu'un petit mot écrit de la main de Rebecca : Inutile de nous chercher.
L'enquête de police tourna court. Il s'agissait sans doute d'un départ volontaire…
Tillman avait contemplé sa vie anéantie. Il aurait pu retourner travailler, essayer d'oublier, mais il n'envisagea jamais sérieusement cette possibilité. Oublier aurait voulu dire laisser Rebecca et leurs enfants aux mains d'étrangers dont il ne voulait même pas imaginer les intentions. S'ils n'étaient pas partis de leur plein gré, et il savait que c'était le cas, alors on les avait enlevés sans laisser la moindre trace. Et ils attendaient qu'on vienne à leur secours. Ils l'attendaient, lui.
Le problème, c'était que Tillman était assez intelligent pour comprendre qu'il était loin d'être l'homme de la situation : l'homme capable de trouver sa famille et de la libérer des mains de ses ravisseurs. Il ne savait même pas par où commencer. […]
Le lendemain, il entra dans l'armée – le 45e régiment, l'Artillerie royale – et il commença, méthodiquement, à se reconstruire.

Militaire, commando, mercenaire, il apprend toutes les techniques pour parvenir à ses fins et tous les moyens sont bons pour obtenir des renseignements comme ceux qui le mettent sur la piste d'un certain Michael Brand.

L'inspectrice Heather Kennedy est en froid avec ses collègues. Dans un échange de coups de feu entre la police et un suspect, l'homme a été tué. La légitime défense n'était pas évidente et l'inspectrice Kennedy refuse de mentir pour couvrir ses collègues. Ambiance délétère au commissariat. On ne lui confie que les enquêtes très secondaires, comme celle de ce professeur d'université, Stuart Barlow, qui s'est brisé le cou en tombant dans l'escalier trois semaines plus tôt. Personne ne pensait cette mort suspecte sauf la sœur de l'universitaire qui a obtenu une autopsie et la réouverture du dossier.
– Et comment suis-je censée faire alors que les preuves datent de trois semaines ? répliqua Kennedy sur un ton acerbe. Personne n'a inspecté la scène de crime. Personne n'a examiné le corps sur les lieux. Et tout ce dont je dispose, ce sont quelques photos prises par un bleu du poste de la police locale.
– Oui, et vous avez aussi le rapport d'autopsie, dit Summerhill. Pour être tout à fait franc, on n'a pas le choix. On a mauvaise presse parce qu'on a conclu à une mort accidentelle trop rapidement et on est mal vus parce qu'on n'a pas jugé nécessaire de procéder à une autopsie la première fois où on nous l'a demandé. Alors on doit rouvrir le dossier et suivre la procédure jusqu'à ce qu'une de ces deux choses se produise : soit on trouve une explication à la mort de ce type, soit on se heurte à un mur et on peut raisonnablement dire qu'on a essayé.
– Ce qui pourrait prendre une éternité, fit remarquer Kennedy.

Pour l'aider dans cette enquête, l'inspectrice est accompagnée par Chris Harper, un jeune policier qu'elle est aussi chargée de former.
Ils vont constituer une bonne équipe et trouver que deux autres morts suspectes sont liées à celle de Barlow.
Les trois personnes travaillaient sur l'étude et la traduction d'un texte ancien.
- Le codex Rotgut [tord-boyaux en anglais, NdT] date du XVe siècle, Sergent. Il a été baptisé ainsi parce qu'au Portugal un capitaine l'a échangé contre un tonneau de rhum. C'est la traduction en anglais d'un évangile. Un livre dans lequel se trouverait l'Évangile de Saint Jean, suivi de l'Évangile de Judas…
Et rapidement, Kennedy et Harper se retrouvent sur la piste d'un certain… Michael Brand !

Un autre personnage sympathique, rencontré dès le prologue, est le shérif Webster Gayle, de Peason dans l'Arizona. Tout est calme dans cette petite ville jusqu'au jour où un avion s'écrase à proximité. Aucun rescapé mais peu de temps après, d'étranges histoires de fantômes, de revenants, circulent dans la région. Quant à la boîte noire, elle n'est pas retrouvée mais l'ordre est vite donné de ne plus la chercher. Étonnant, non ?

Qu'est-ce qui peut bien relier cet accident d'avion aux États-Unis, la mort de Barlow et la disparition de la famille de Tillman en Angleterre ? Nos enquêteurs, chacun à sa façon et selon ses méthodes, vont chercher à y voir plus clair et leurs routes vont bien sûr se croiser.

Un bon suspense, bien documenté sur les textes anciens, avec des enquêtes parallèles qui tendent à se rejoindre, une intrigue passionnante pleine de rebondissements, des personnages attachants et efficaces dont on apprend peu à peu les secrets, tous les ingrédients sont réunis pour passer un excellent moment. Alors, bonne lecture !

Serge Cabrol 
(14/12/11)    



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Noir & polar










MA Éditions
473 pages - 19,90 €


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