Ying CHEN, Quatre mille marches



Quatre mille marches, un recueil de textes et d'articles de Ying Chen, née en Chine mais qui a choisi d'écrire en français, nous permet de réfléchir sur l'exil « L'écrivain en exil est à mes yeux à mi-chemin entre le réel et le probable  », l'écriture «  Je crois que j'ai enfin trouvé un style qui me convient. Un style peu descriptif, dépouillé à l'extrême, avec une intensité intérieure. J'espère que cela se rapproche de la poésie et du théâtre. [...] Je me préoccupe du rythme, de la musicalité du texte. Je voudrais que chaque phrase, sinon chaque mot, ait un sens double ou ambigu, tout en étant clair et direct. Car c'est ainsi que je perçois la réalité.  », la famille «  Une famille c'est une institution. Une institution est insupportable quand elle empêche de vivre. Son existence est cependant nécessaire quand elle est là pour assurer la continuité et la survie  », la civilisation «  Je continue de penser que les civilisations sont mortelles. La civilisation chinoise a atteint son sommet il y a environ mille ans [...] Mes compatriotes n'ont que deux choses dans leur poche : le passé et l'avenir. Deux choses aussi insaisissables l'une que l'autre.  », la quête personnelle, la mort, la mémoire, le passé, le présent, le double, thèmes qui hantent l'œuvre de Ying Chen.

Son roman L'ingratitude, un texte bouleversant sur la relation entre une mère et une fille, avait été très remarqué lors de sa publication. Ying Chen avec un style très personnel a publié six romans où les frontières entre le passé et le présent, la vie et la mort sont si floues que le temps et l'espace dessinent de nouvelles réalités qui ne cessent de nous renvoyer à nos propres questionnements. Une écriture et des romans à découvrir absolument.

Brigitte Aubonnet 



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Editions du Seuil
112 pages
14 €





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