Un recueil de nouvelles où la sensibilité, l’émotion, la tendresse et les drames de la vie se côtoient au fil de douze univers avec des personnages émouvants, voilà ce que nous propose Régine Detambel avec son écriture juste, imagée et directe.

Le monde de l’adolescence est bien connu de Régine Detambel qui a écrit plusieurs ouvrages sur ce thème comme La Verrière, La lune dans le rectangle du patio … et Notre-Dame des Sept Douleurs qui vient de paraître aux Editions Gallimard. La vieillesse est aussi un thème que Régine Detambel explore dans son essai Le syndrome de Diogène paru en décembre chez Actes Sud.

Ces nouvelles traversent le temps, adolescents et vieillards s’y croisent à plusieurs reprises : Eva va voir son arrière grand-mère tous les mercredis puisque ses parents ne sont pas disponibles, elle va peut-être croiser des anges. Nicolas admire son grand-père qui est mort très jeune. Il va découvrir le terrible secret de famille qui le hante depuis son enfance. L’amour est balbutiant mais au cœur des préoccupations de ces jeunes : Sylvie va rejoindre Cyrille en cachette de sa mère, Sophie s’ennuie en cours et attend le SMS de son amoureux, un adolescent tombe amoureux d’une voix téléphonique.

Aimer n’est pas toujours facile, surmonter ses peurs, se sentir bien sont des découvertes ; vivre grâce à l’amour, un bonheur ; savoir où se trouve vraiment l’amour, une recherche. Le racisme d’un père, la honte de préférer aller jouer à son premier concert plutôt que d’aider un homme ayant eu un malaise dans la rue, la mort d’une mère créent des bouleversements et des interrogations essentielles.

Régine Detambel évoque aussi le lien à la langue, à l’écriture : un père parle plusieurs langues ce qui détermine le lien de sa fille à l’écriture, une adolescente écrit des poèmes, la venue d’un écrivain dans sa classe ainsi que la lecture de la poésie de Guillevic vont jouer un rôle essentiel.

Une grande richesse de thèmes et d’émotions au fil des mots toujours si élégamment alliés.

Brigitte Aubonnet 
(12/02/08)