Pascal GARNIER, Flux



Accompagné par sa sœur et son beau-frère, Marc emménage dans un asile psychiatrique au milieu d’un parc, près d’un fleuve.
Il est aveugle, il refuse de parler, il est très attiré par le fleuve.
Pourquoi ? Quelle est l’origine de tout cela ?
C’est ce que nous apprenons peu à peu, au rythme de chapitres alternés.

En caractères normaux, le présent : les relations avec les autres pensionnaires et avec Mireille, l’infirmière qui accepte de le conduire chaque jour au bord du fleuve…
En italique, les retours dans le passé : son mariage, le gain au loto qui a changé sa vie en lui ôtant ses raisons de vivre, la rencontre avec madame Helm et son chien puant à moitié paralysé…

L’écriture est noire et tendre, ce qui peut sembler paradoxal ; mais Pascal Garnier, au fil d’une quinzaine de romans, nous a habitués à ce style gentiment désespéré, à ces histoires étranges où les personnages cèdent aux flux de la vie, s’abandonnent, faute de raisons valables pour résister et lutter contre un courant qui les entraîne vers un ailleurs qui, après tout, n’est peut-être pas pire que l’ici…

De très belles scènes, comme ce bal improvisé à l’asile pendant une nuit d’inondation :
« Leurs ombres démesurées, à la fois gracieuses et maladroites, se projetaient sur les murs, pareilles à une fresque mouvante. Certains dansaient seuls, d'autres avec une chaise, mais tous se tenaient droits, dignes, presque solennels. C'était peut-être l'habitude de vivre trop près du bord qui leur donnait en ces circonstances particulières cette aisance de funambule. La peur du vide à cet instant leur était inconnue. »

Une dizaine de peintures de l'auteur accompagne le texte.

Serge Cabrol 



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Editions Zulma
126 pages
15 €




Pour en savoir plus sur l'auteur, vous pouvez lire sur notre site
un entretien
avec Pascal Garnier
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