Ce recueil, je l’avais aperçu sur le site de l’éditeur et sur son stand lors de salons. Il m’avait intrigué, à cause de la couverture, de ce qui y est représenté. Je trouvais quelque chose de sensuel dans l’objet. L’ayant dans les mains, je sais de quoi il s’agit : Adolescence est un recueil érotique. Pierre Garnier nous parle du sexe de la femme et comment cette femme le met en valeur, l’offre, en joue avec lui. De cette fascination pour le sexe de la femme, il en tire un ensemble poétique très beau. Tout y est enjoué, d’un bonheur évident, et Pierre Garnier nous emmène dans cette danse du sexe, en un imaginaire qui convient à cette partie du corps lieu de désir et d’appel. Ainsi dès l’ouverture il nous dit : Tu approches verticale/ mais c’est de l’horizontale que tu/ viens/ J’aime cette fente qui passe de/ l’horizontale à la verticale/ Tu n’aurais jamais dû t’habiller/ tu es l’origine nue/ C’est le mois de mai/ Poèmes et jardins/ disent pourquoi/ tu ouvres tes jambes/ cette étoile. Les premières pages nous disent des visions du sexe, puis vient le vécu du sexe : Alors tu ouvres les jambes/ laisse mes doigts te pénétrer/ te caresser profondément là/ où commence le poème.

J’insiste, il s’agit bien d’érotisme où la femme n’est pas absente, est sujet : Parfois tu lèves les fesses haut/ vers quelle surface ?/ Ta vulve fait un o/ (en haut de l’eau la bouche des/ poissons)/ le slip blanc fait ici un bourrelet/ de lumière et d’ombre/ ton slip blanc fait filet/ et nacelle/ il est là pour modeler l’argile/ et qu’on l’enlève/ quand tu longes le talus.
Pierre Garnier nous parle aussi de l’acte d’amour où tout se modifie, prend des dimensions autres ; l’imaginaire est en action en résonnance aux évènements de l’acte : Puis tu ouvrais tes jambes/ qui me disaient que l’origine/ est toujours au centre// L’hydre verte// tes lèvres c’est elle/ vont et viennent lentement/ profondément/ nous entrions en mouvements/ tout était possible/ il pouvait naître de nous un dauphin.

Dans une société qui confond souvent érotisme et pornographie, il est réconfortant de lire un recueil comme celui-ci qui magnifie le corps et les actes de la femme dans l’acte sexuel : c’est pour ton sexe que tu/ t’habilles/ te déshabilles/ que tu fais la revue des jupes/ tu passes de la femelle à la dame/ de la dame à la femelle ; ou bien, cette présence réelle qui montre un accord d’amour entre les deux : tu gigotes quand je te pénètre/ tu multiplies tes jambes,/ tes mains/ le Cœur bat toujours plus haut,/…

Merci à Pierre Garnier pour ce très beau texte érotique qui, sans esbroufe, vous emmène dans des rêves si beaux. Il vous reste à vous lancer dans la lecture d’Adolescence qui vous laissera enjoué(e).

Gilbert Desmée 
(01/09/08)