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Michel HOUELLEBECQ


La carte et le territoire



La carte et le territoire est le dernier roman publié par l’écrivain Michel Houellebecq. Il a pour toile de fond l’univers burlesque d’une société occidentale des années 2010 en voie de décadence.

Jed Martin en est le personnage principal. C’est un être décalé, réservé et triste. Sa mère suicidée et son père euthanasié, ne l’empêchent pas de devenir un peintre mondialement connu, grâce à ses portraits de personnalités de tous milieux, dont celui de Michel Houellebecq.

L’écrivain devient son ami. Olga, une superbe Russe, rencontrée lors de son premier vernissage devient son amante.

A l’ère de Facebook et de Twitter, Olga invite Jed pour le réveillon de la Saint-Sylvestre en l’hôtel particulier de Jean-Pierre Pernaut. Le voilà en compagnie de Patrick Le Lay et autre Julien Lepers. Le réveillon est un sommet de bouffonnerie. Les "people" du monde de l’audiovisuel scintillent de paillettes éphémères. La solitude et le mal à être des uns et des autres sont désopilants.

Un autre point fort du livre est celui de l’assassinat machiavélique de Michel Houellebecq par un criminel de « haut raffinement ».

L’art, l’argent-roi, les "people", la mort, une poignante relation au père, sont les principaux thèmes abordés.

La carte et le territoire est un roman beaucoup plus serein que les précédents. Il est documenté, avec parfois des longueurs qui ralentissent l’élan narratif, mais comme le dit Jed Martin à la fin de sa vie « Je veux rendre compte du monde… je veux simplement rendre compte du monde. »

Patrick Ottaviani 
(31/10/10)    

Extrait du roman :

« On a souvent présenté le travail de Jed Martin comme étant issu d’une réflexion froide, détachée, sur l’état du monde, on en a fait une sorte d’héritier des grands artistes conceptuels du siècle précédent. C’est pourtant dans un état de frénésie nerveuse qu’il acheta dès son retour de Paris, toutes les cartes Michelin qu’il put trouver – un peu plus de cent cinquante. Rapidement, il se rendit compte que les plus intéressantes appartenaient aux séries « Michelin Régions », qui couvraient une grande partie de l’Europe, et surtout « Michelin Départements », limitée à la France. Tournant le dos à la photographie argentique, qu’il avait jusque-là exclusivement pratiquée, il fit l’acquisition d’un dos Betterlight 6000-HS, qui permettait la capture de fichiers 48 bits RGB dans un format de 6000 X 8000 pixels.
Pendant presque six mois il sortit très peu de chez lui, sinon pour une promenade quotidienne qui l’amenait jusqu’à l’hypermarché Casino du boulevard Vincent-Auriol. Ses contacts avec les autres étudiants des Beaux-arts, déjà peu nombreux à l’époque de sa scolarité, se raréfièrent jusqu’à disparaître tout à fait, et c’est avec surprise qu’il reçut, au début du mois de mars, un mail lui proposant de prendre part à une exposition collective, Restons courtois, qui devait être organisée en mai par la fondation d’entreprise Ricard. Il accepta cependant, par retour de mail, sans vraiment se rendre compte que c’était justement son détachement presque ostensible qui avait créé autour de lui une ambiance de mystère, et que beaucoup de ses anciens condisciples avaient envie de savoir où il en était. »



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Lectures








Flammarion

428 pages - 22 €


Prix Goncourt 2010


Photo © Mariusz Kubik (http://www.mariuszkubik.pl)
Michel Houellebecq
a publié plusieurs romans : Extension du domaine de la lutte, Les particules élémentaires, Plateforme, La possibilité d’une île.
Il est aussi l’auteur de poèmes, d’une étude sur Lovecraft, d’essais et d’un récit accompagné de photographies. Il a écrit avec Bernard-Henri Lévy une correspondance, Ennemis publics. Son œuvre est traduite dans une quarantaine de langues.




Une bio-bibliographie détaillée est disponible sur Wikipédia