Au cours d’un dîner, Estelle rencontre William, un PDG divorcé. Leur relation, très physique dès les premières soirées, s’installe dans la durée. Peut-on éviter la fusion pour conserver son indépendance ? Estelle est aussi présentée au fils, Walter (17 ans) dont elle découvre l’homosexualité que son père ignore.
Dans la deuxième partie, on passe au « je » et Estelle revisite les quatre années passées avec William dont le besoin de décider de tout les a conduits à la rupture.
Ensuite, après la séparation, Estelle reconstruit son indépendance. Est-elle faite pour la vie en couple ? Tentera-t-elle une nouvelle aventure ?

Outre les points de vue de William et Estelle sur la vie en couple, Denis Lachaud donne la parole à d’autres personnages qui réfléchissent aux relations entre les êtres.
Viviane, l’amie d’Estelle, exprime avec force son féminisme et la façon dont la galanterie l’irrite parce qu’elle « ne s’adresse qu’aux femmes et sous-entend qu’elles sont plus faibles ou plus fragiles. En échange d’un peu de considération, un homme galant demande aux femmes d’entrer dans son jeu. »
Walter refuse la fidélité sexuelle, « une trouvaille de l’homme visant à s’assurer que les enfants mis au monde par sa compagne étaient bien les siens », et travaille à neutraliser en lui les aspects dominateurs de son père qu’il appelle son « adjudant-chef ».
Vincent, un ami de Viviane, ne laisse pas Estelle indifférente en ayant le courage d’évoquer ses failles, ses fragilités et ses difficultés d’érection lors des premières rencontres…

Vie commune, vie sexuelle, homo ou hétéro, dépendance, liberté, ce roman met en scène les interrogations permanentes d’une société où les couples s’unissent et se brisent bien plus vite qu’autrefois, au fil des déceptions et des nouvelles rencontres. Nombreux sont ceux qui pourront dire « Estelle, c’est moi ».

Serge Cabrol