Werner LAMBERSY

Impromptu de la piscine des Amiraux


Le poète a fait noter à la fin du recueil : « Notes prises lors d’un passage à la piscine des Amiraux, dans le 18ème arrondissement de Paris, 2008 ». Cette assertion corrobore l’impression ressentie à la lecture du recueil : l’idée d’un personnage auteur qui observe longuement, dans une vue plongeante, une femme inconnue qui nage. Dès le début du recueil nous sommes emportés par la sensualité qui perce dans le regard du poète :

Sorti de l’utérus étroit
De la cabine
De bain…

Et le premier poème se termine par ce tercet :

Heureux celui qui peut
Mêler
Son cœur à ce qu’il voit

Le deuxième poème nous renvoie immédiatement au sensuel :

Dont l’odeur
Rappelle
Celle des mers de sargasses
Et des serres
Où poussent des fleurs très
Sensuelles

Il devient évident que nous n’aurons pas à lire un reportage sur ce qui se passe à ce moment-là, dans la piscine, mais bien la plongée imaginaire du poète dont les notes seront des images entrevues dans un développement fictionnel. Lors le jeu du nouer-dénouer de l’écriture s’inscrit jusque dans ce qui est vu :

Nager
C’est nouer et dénouer
De l’eau

Chose impossible

Sauf à laisser
L’eau vous dénouer
En se nouant autour
De votre souffle

Ce voyage immobile est superbe et l’on se fait prendre au rets des images qu’invoque le poète. Nous sommes comme émerveillé au sortir du recueil. Si le recueil ne fait que 24 pages, il est grand et prenant par ce qu’il nous conte.

Gilbert Desmée 
(03/07/08)    



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