José LATOUR, Nos amis de La Havane


« – Le salaire horaire minimum aux Etats-Unis est de cinq dollars, soit environ huit cents dollars par mois. Beaucoup de Cubains, qui gagnent quinze à vingt dollars par mois, sont éblouis par une telle somme. Mais une fois sur place, ils se rendent compte que le loyer d’un minuscule appartement coûte quatre cents dollars ; à cela s’ajoutent les charges, la couverture médicale, les assurances, les transports, la nourriture. En fin de mois, il ne leur reste plus rien. Conclusion : tant qu’à être pauvre, mieux vaut rester là où je suis née, où j’ai des amis et de la famille qui pourront m’aider en cas de besoin. »

Elena habite à La Havane avec son frère, Pablo.
Un jour, un couple de touristes sonne à leur porte. Sean a eu un malaise et Marina, sa compagne, demande un verre d’eau. Elena les fait entrer…
Peu à peu, nous comprenons que ces deux visiteurs ont une idée précise derrière la tête et qu’ils n’ont pas sonné chez Elena par hasard. Un secret – une vieille histoire qui peut rapporter gros aujourd’hui – est au cœur du roman et alimente un palpitant suspense.

Quelques jours après le départ du couple vers le Canada, Pablo est assassiné.
Le capitaine Trujillo est chargé de l’enquête. Les éléments fournis par la séduisante médecin légiste et les premières constatations n’ouvrent pas de perspectives réjouissantes. Pas d’empreintes, pas de témoins, un lieu désert… Et pour quel mobile ?
Il faut chercher ailleurs, dans la vie d’Elena et Pablo, les enfants du général Miranda, un héros de la Révolution qui purge une longue peine de prison... Mais de ce côté-là, Trujillo ne trouve rien de suspect.
Dans la chambre de Pablo, il tombe sur des cassettes pornographiques qui constituent une piste intéressante mais sans rapport direct avec le meurtre.

Quelques mois plus tard, Marina et Sean, reviennent à La Havane...
Elena apprend la raison exacte de leur voyage et se trouve confrontée au dilemme de savoir si elle doit rester à Cuba ou profiter de l’opportunité qu’on lui offre d’émigrer vers l’Amérique.

Outre un rythme vif et soutenu jusqu’à la dernière page, avec ce qu’il faut d’érotisme, d’action et de suspense pour respecter les règles du genre, ce polar offre un regard sur le quotidien à La Havane où Elena, institutrice spécialisée passionnée par son métier, subit les difficultés habituelles de ravitaillement et le regard inquisiteur des voisins chargés de la surveillance au sein du Comité de Défense de la Révolution.

José Latour est né et a vécu à La Havane pendant un demi-siècle, avant de s’exiler en 2002. Il est l’auteur d’une dizaines de romans, parmi lesquels a déjà été traduit Le fugitif de La Havane (Plon, 2001).

Serge Cabrol 



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Noir & polar







José Latour
Nos amis de La Havane


Traduit de l'anglais
par Marie Ollivier

Editions du Rocher
Collection Thriller
320 pages
20,90 €