Henning MANKELL

Le retour du professeur de danse



Paru en 2006 aux éditions du Seuil, puis en 2007 en collection de poche, Le Retour du professeur de danse fait partie de ces best-sellers s’adressant à un public populaire et cultivé. Qui est Henning Mankell ? Un grand nom du polar suédois et de la littérature de jeunesse dont la plupart des ouvrages sont traduits en français. Dans Le Retour du professeur de danse, Mankell évoque une période peu glorieuse de la Suède : pays neutre pendant la Seconde guerre mondiale, qui a pourtant fait preuve d’une curieuse complaisance à l’égard du Troisième Reich. Pour autant, l’action du livre se situe dans la Suède d’aujourd’hui, un pays assez morne où on respecte scrupuleusement les limitations de vitesse – un peu comme la Suisse – mais où on se saoule allègrement le vendredi soir.

Au début du livre, le jeune policier Stefan Lindman est sous le choc : il vient d’apprendre qu’il a un cancer et que son ancien collègue Herbert Molin a été tué d’une façon particulièrement atroce sur un air de tango. Mais qui était vraiment Herbert Molin ? Un retraité paisible, amoureux de la nature et de la danse ? Ou bien, un être plus complexe ayant toujours vécu dans la peur depuis sa prime jeunesse ? Cherchez du côté de l’oncle Adolf, et vous comprendrez…

Ce roman est tout simplement époustouflant. Et à plus d’un titre : qu’il s’agisse de son découpage, faisant alterner les points de vue de l’enquêteur, des suspects, du ou des criminel(s) ; de ses dialogues en demi-teinte où sourd l’angoisse de la maladie ou la crainte de perdre ceux que l’on aime ; de son climat « nordique », entre désert blanc et cauchemar polaire. Tous les personnages de ce livre, même les plus immondes, ont quelque chose de très humain ; façon de rappeler que la frontière du bien et du mal est un fil ténu et que le pire des salauds peut partager parfois le même sentiment de peur que ses victimes.

On ne racontera pas la fin. Non parce qu’elle se finit bien ou mal – mais parce que l’enquêteur, parvenu au terme de son parcours, a appris quelque chose sur lui-même et sur les autres. Quelque chose qui se passe de grands discours et qui s’appelle vivre, tout simplement.

Pascal Hérault 
(28/06/07)    



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Editions du Seuil

Points Policier, 2007


Traduit du suédois
par Anna Gibson


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