Patrick MODIANO, Un pedigree



Je viens de lire d'une seule traite le dernier Patrick Modiano paru chez Gallimard : Un pedigree. C'est un bonheur subtil d'expressions en mode mineur ! J'y ai retrouvé la petite musique modianesque que j'aime. Distanciée à la façon d'une douleur diffuse qui joue à cache-cache. Susurrant même par moment que c'est plus du rêve qu'autre chose.

Cependant, c'est aussi autre chose car les cicatrices sont là... bien réelles ! Et puis j'ai particulièrement aimé la chute qui évoque d'Antoine Blondin le passage très connu : "...Un jour nous prendrons des trains qui partent..."

« La menace s'était dissipée dans l'air de Paris. J'avais pris le large avant que le ponton vermoulu ne s'écroule. Il était temps. »

A cause de cette parenté évidente et du style sensible, pudique et sans pathos, je l'ai recopié et classé à coté de mes textes préférés ; légs précieux, hors notaire, des rares êtres ayant quelque chose d'important à dire et sachant l'écrire : cathartique et modianesque conclusion ! OUF !

Claude Chanaud 


« J'écris ces pages comme on rédige un constat ou un curriculum vitae, à titre documentaire et sans doute pour en finir avec une vie qui n'était pas la mienne. Les événements que j'évoquerai jusqu'à ma vingt et unième année, je les ai vécus en transparence - ce procédé qui consiste à faire défiler en arrière-plan des paysages, alors que les acteurs restent immobiles sur un plateau de studio. Je voudrais traduire cette impression que beaucoup d'autres ont ressentie avant moi : tout défilait en transparence et je ne pouvais pas encore vivre ma vie. »

(Quatrième de couverture)



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Editions Gallimard
122 pages
12,90 €