Wiggins apprenti détective




Wiggins est un petit gars courageux et audacieux, très attaché à sa mère et à ses copains, les « Irréguliers de Baker Street ».
Baker Street, ce nom rappelle tout de suite quelque chose ou plutôt quelqu’un… Oui, bien sûr, Sherlock Holmes, élémentaire mon cher Watson !
C’est que Béatrice Nicodème n’a pas totalement inventé son personnage. Elle a préféré redonner vie au petit Wiggins que Conan Doyle fait apparaître brièvement dans Une étude en rouge et Le Signe des quatre. Tout cela, elle nous l’explique dans une courte introduction à ce recueil qui regroupe trois aventures de son jeune héros britannique.

Dans Wiggins et le perroquet muet, c’est Sherlock Holmes qui le convoque par télégramme. Une danseuse a été étranglée et, pour le moment, le détective a peu d’indices. Seulement la trace d’une jambe de bois et une odeur de poisson. C’est suffisant pour lancer Wiggins en chasse. Sa mère travaille justement au Billingsgate Market, le marché aux poissons. L’apprenti détective prend l’affaire en main et c’est grâce à lui qu’elle sera résolue, après des épreuves parfois douloureuses, dans le froid et la nuit. Mais il en sera largement récompensé et sa mère pourra quitter l’emploi pénible et mal payé qu’elle occupait au marché, chez un patron qui ressemblait à un « gros porc avec des yeux noyés dans la graisse comme les raisins d’un Christmas pudding »

Dans Wiggins et la ligne chocolat, sa mère devenue aide-cuisinière dans un hôtel particulier est soupçonnée de voler les objets qui disparaissent mystérieusement de la maison. Il suffit qu’elle en parle à son fils pour qu’il n’ait plus qu’une idée en tête : élucider cette ténébreuse affaire. Marjorie, la fille de la maison, est très jolie mais n’a pas l’air bien franche. C’est en la suivant que Wiggins va découvrir des aspects encore plus inquiétants de cette histoire et qu’il va permettre à Sherlock Holmes de déjouer un complot contre le nouveau lord-maire qui échappe ainsi de très peu à un redoutable attentat. Pourquoi la « ligne chocolat »  ? Cela fait partie de toutes les choses qu’on apprend sur le Londres de la fin du XIXe siècle. Les lignes d’omnibus étaient désignées selon la couleur des voitures. Celle de Chelsea avait des voitures chocolat…

Dans Wiggins chez les Johnnies, le jeune détective est victime d’une vilaine blague qui tourne mal mais lui permet de neutraliser un effrayant receleur. Cette aventure est l’occasion de rencontrer les « Johnnies », ces Français qui venaient de Roscoff chaque année pour vendre leurs oignons dans la capitale britannique. Wiggins va sympathiser avec Louis, un gamin au culot époustouflant, et c’est ensemble qu’ils mèneront cette dangereuse enquête.

Ces aventures mettent en scène un héros très positif qui évolue dans un milieu difficile. Wiggins est un gamin pauvre qui vit avec sa mère. « On a une toute petite chambre pour nous deux. Elle n'est pas chauffée et la fenêtre ferme mal, mais au moins on est ensemble... J'avais un petit frère : le pauvre est mort de la grippe un hiver où il a fait très froid. […] Mon père, je ne me souviens même pas de lui. Maman m'a dit qu'il était marin et qu'il avait fait naufrage juste avant la naissance de mon frère. »
Wiggins vend des journaux pour subsister et habite Whitechapel un des quartiers les plus misérables de la ville. « Pour ceux qui ne connaissent pas ce coin de Londres, je dirais que c’est le plus pittoresque. On y trouve les gens les plus invraisemblables qui puissent exister, venus d'un peu tous les pays et habillés de toutes sortes de vêtements sans forme ni couleur. Pour quelqu'un qui n'est pas habitué, il y en a même qui doivent faire peur, mais moi je connais presque tout le monde. »
Malgré la misère, la faim et le froid, Wiggins est toujours plein d’énergie, d’enthousiasme et de détermination. Une bonne leçon de vie qui permet au lecteur de relativiser ses petits malheurs du quotidien.

Serge Cabrol 



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Jeunesse




Béatrice Nicodème
Wiggins apprenti détective


Editions Syros
Hors-série Souris Noire
200 pages - 12 €











Béatrice Nicodème
a longtemps été maquettiste de magazines pour la jeunesse, tout en occupant une grande partie de ses loisirs à écrire : des histoires pour les enfants (Hachette, Nathan, Syros) et des romans policiers pour les adultes (Le Masque, J'ai lu). Elle se consacre maintenant totalement à l'écriture






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