Un jour, Kévin vient frapper à sa porte, personnage de l'un de ses précédents romans mais aussi personne réelle. Nous voguons de la fiction à la réalité : "Mais Kévin a préféré frapper poing serré, comme il l'avait fait contre ma porte, une première fois trois coups, puis à nouveau quelques instants plus tard. La femme qui allait ouvrir, je la connaissais, elle figurait dans le roman."

Francis Malloiseau se laisse entraîner dans le monde de ses personnages. Maitrise-t-on vraiment le monde que l'on crée quand on est écrivain ?
Toute une réflexion sur les frontières qui n'existent peut-être pas, sur les parcours de vie où la vengeance va jouer un rôle essentiel, sur la quête de la vérité ou des vérités, sur le monde carcéral, sur les hasards des rencontres qui mènent là où l'on n'avait pas prévu… Parfois même Francis Malloiseau perd la trace de ses personnages.

Jacques-François Piquet a su créer un univers labyrinthique pour se poser des questions fondamentales : Quelle trace peut-on laisser ? Comment exister ? Que veut dire exister ? Que reste-t-il de ce que chacun peut être dans les pensées des autres ?

"Pourquoi cet acharnement à faire du beau, nul ne le sait et qu'importe finalement puisque tout s'inscrit dans l'éphémère. Viendra un jour où il ne restera plus que les photographies, c'est-à-dire non plus des traces mais des images de traces : traces de traces, en quelque sorte. Et puis un autre jour où les images elles-mêmes ne parleront plus."

Brigitte Aubonnet 
(23/05/12)