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Luce MICHEL


La bande de l’abribus

Sale temps pour les faisans


Nous retrouvons avec plaisir l’écriture de Luce Michel qui sait à merveille glisser de la lumière et de la légèreté dans les situations les plus noires ou angoissantes. Le premier volume, Du rififi en psychiatrie, se déroulait dans une clinique du Sud de la France où se produisaient d’étranges phénomènes. Certains patients se retrouvaient pour bavarder ou fumer une cigarette dans un abribus désaffecté installé dans le parc de la clinique, d’où cette appellation de « bande de l’abribus ».

Que sont-ils devenus deux ans plus tard ?
« Yves, divorcé au grand cœur, adepte des philosophes de l'Antiquité, vit dorénavant une belle histoire avec Céline, la femme de ménage rencontrée dans la clinique psychiatrique des Trois Saintes. Le couple est resté ami avec Viviane, l'aînée de la bande, prof de compta dépressive aujourd'hui reconvertie en comptable au sein d'un domaine viticole. Aurore, la documentaliste, dernière arrivée à la clinique, n'a pas non plus quitté la bande, mais officie dorénavant à la bibliothèque de l'université d'Aix-en-Provence. Jeanne, son amie d'enfance, a été adoubée par tous, la potière appréciant à sa juste valeur ce gang d'un genre boiteux, mais si attachant. »

Yves et Céline ont répondu à une annonce qui recherchait « un couple de gardiens, elle sachant cuisiner, lui homme à tout faire ». Yves était agent d’entretien, Céline se débrouillait très bien en cuisine, ils ont tenté leur chance et c’est ainsi qu’ils se sont retrouvés à la Villa Larsen, en bord de Méditerranée, face à l’île du Levant. Le propriétaire, Yann Williamsburg, célibataire sans enfants, est un patron exigeant mais souvent absent. Universitaire, spécialiste de l’œuvre de Voltaire, il est toujours par monts et par vaux pour des colloques ou des conférences.

Yves et Céline ont invité Viviane, Jeanne et Aurore à venir passer une semaine à la Villa Larsen, dans la partie qui leur est réservée, séparée de la maison du maître.
Le séjour pourrait être parfait, calme et reposant, mais le sort (ou plutôt l’autrice) en a décidé autrement et les cinq amis vont se trouver mêlés à des événements qui, pourtant, ne les concernent pas directement.

Ce qu’ils ignorent, et que tout le mode devrait ignorer, c’est que Yann Williamsburg a vendu son âme au diable ou plus exactement à un groupe multinational agro-alimentaire décidé à investir massivement dans les produits végétariens. Encore faut-il que la population s’oriente en masse vers le véganisme. Certains écrits des penseurs du Siècle des Lumières (un peu modifiés) pourraient être utilisés à cet effet. Williamsburg était le mieux placé pour effectuer ces corrections et publier de nouvelles éditions de certaines œuvres de Voltaire qui encouragent à ne pas manger les animaux. Il est grassement payé pour ce travail de falsification et de diffusion.

Malheureusement pour lui, quatre érudits se sont aperçus de quelques différences entre les œuvres originales et les nouvelles parutions. Ils ont constitué un groupe, Amabed, qui réunit « des universitaires n'ayant pas froid aux yeux : Jean-Charles de La Bouvière, duc, professeur émérite à la Sorbonne, auteur d'ouvrages célèbres dont on citera le plus connu, Candide aime-t-il les chouquettes ?; Li Ann Wu, enseignante à l'université de Shanghai, polyglotte et énigmatique ; Renée Peyranne, archiviste à l'université de Genève et aimant le naturisme ; enfin, James Amazan, professeur de littérature française à Brown University, sosie de Paul Auster. »

Installés sur l’île (naturiste) du Levant, ils observent attentivement la Villa Larsen et les activités de son propriétaire voyou.
Quels sont les projets d’Amabed ? Le lecteur les découvrira au fil des chapitres…

Ce qu’on peut dire, c’est qu’il va se passer des événements très étranges à la Villa Larsen et que la bande de l’abribus va vivre dans l’angoisse et subir de douloureux dommages collatéraux.

Après les sangliers du premier volume, ce sont ici les paons et les faisans qui font les frais d’une guerre qui ne les concerne pas. On se demande déjà quels animaux seront sacrifiés dans le prochain tome. À suivre…

Serge Cabrol 
(16/09/24)    



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Noir & polar










Luce MICHEL, Sale temps pour les faisans
Hachette Fictions
Black Lab

(Septembre 2024)
272 pages - 15,90 €







Luce Michel
a déjà publié
une quinzaine de livres.





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son précédent roman :


La bande de l'abribus T1
Du rififi en psychiatrie