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Un homme de quatre-vingt-dix ans se retourne sur son passé.
Octave Lassalle, ancien chirurgien
qui s'est consacré entièrement à sauver des vies, a-t-il
sacrifié sa vie personnelle et familiale ? Il passe une annonce pour engager
quatre personnes, un homme et trois femmes, qui viendront se relayer chez lui
pour qu'il ne reste plus jamais seul. Le contrat sera de l'accompagner jusqu'à
sa fin de vie s'il devenait incapable de s'assumer seul : "Moi qui n'ai
jamais eu le don de réunir qui que ce soit, ni famille ni amis. À
peine mon équipe à la clinique, parce qu'ils y mettaient du leur.
Je leur en savais gré. Ce n'est pas la même affaire dans une clinique,
les choses se font parce que sinon c'est la vie qui part. Ce n'est pas autour
de moi qu'ils étaient réunis, c'était contre la mort. Et
ça, c'est fort. Sa maison est vide à part Mme Lemaire sa gouvernante. Sa femme est partie
après le décès de leur fille unique. Octave Lassalle va fouiller son passé où la vie et la mort vont
se rejoindre : "Toutes les années de solitude l'ont laissé
sur la route blanche et ils ne sont pas trop de quatre pour avancer avec lui.
Il pense à l'étymologie du mot profane : celui qui est devant
le temple. Il est ce profane. Ils sont ces profanes. Au cur de chacune
de leurs vies, le temple. Vif. Le seul sacré qu'il connaisse." Nous découvrons la vie de chacune des quatre personnes qui vont l'accompagner. Marc Mazetti viendra tôt le matin, il s'occupera du jardin. Il a vécu
un drame en Afrique où la mort était aussi au rendez-vous. Hélène Avèle dessine et peint. Elle explique à
Octave son rapport à la création et celui-ci lui demandera de
réaliser le portrait de sa fille à partir de la seule photo qui
lui reste : "Vous comprenez, il se dégage de chacun de ces visages,
peints pour personne, une solitude et une humanité sans fard. Profonde.
Seule la mort peut "dévisager" un être de cette façon.
Avec cette simplicité." Béatrice Benoit a perdu son frère avant sa naissance. Elle a
toujours eu l'impression d'être la remplaçante. Yolande Grange héberge une jeune fille enceinte et elle aimerait tant
qu'elle reste avec elle après la naissance de son enfant pour combler
sa solitude. Octave Lassalle découvrira aussi une partie de la vérité
concernant sa fille. L'a-t-il vraiment connue ? Un clin d'il est fait à Anne Slacik, peintre que nous avons présentée
ici Ce roman est une réflexion sur le rapport entre la vie et la mort, sur
l'amour de près et l'amour de loin, sur la grande question : Qu'est-ce
que le bonheur ? Chacun des cinq va retrouver une forme de liberté au cur de cette maison où bruisse à nouveau la vie. Un très beau roman, très émouvant et enrichissant sur le sens à donner à sa vie. Une belle réussite comme les autres romans de Jeanne Benameur qui évoque toujours des problèmes essentiels. Brigitte Aubonnet (12/01/13) |
Sommaire Lectures Éditions Actes Sud (Janvier 2013) 288 pages - 20 €
d'autres livres de Jeanne Benameur : Les Reliques Présent ? Laver les ombres Les insurrections singulières Bio-bibliographie de Jeanne Benameur sur Wikipédia |
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