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Claudine BOHI


Mère la seule



Nous avons tous une mère mais quelle mère ? Parfois le rapport est douloureux, très douloureux. Voilà ce que traduit merveilleusement Claudine Bohi avec ses mots qu’elle sait marier dans une harmonie poétique qui exprime l’indicible, ce que l’on enfouit parfois au plus profond de soi des années durant car oser dire le manque d’amour d’une mère n’est pas facile et pas toujours accepté par les conventions sociales.

Quand sa mère est rongée par les peurs comment résister enfant à ce rouleau compresseur de l’angoisse :

tes  peurs à toi
tu me les fourrais

dans ma tête petite tu les vidais  soulagée

bien obligée de prendre
j’étais

avec le lait bien obligée


Est-il possible de sauver sa mère sans s’y perdre soi-même ?

Les mots de Claudine Bohi ne sont ni moralisateurs ni agressifs. Même si l’on ressent de la peine, l’espoir et la force de vie sont présents au fil du recueil quand il n’est pas facile d’exister auprès d’une mère destructrice :

de me tuer avec tes mots

de me détruire

je te pardonnais

je me rusais

c’était pour pas mourir entière

mais du coup dans ma vie
je restais pas là

chassée
dans un exil de vrai mensonge

bien obligée
j’étais


Vivre sa vie, continuer sans cet amour primordial qu’est l’amour d’une mère, voilà ce que traduit, comme un cri du cœur, ce long poème qui montre que l’on peut se détacher d’une emprise négative. La créativité des mots et de la vie permet de se comprendre et d’ouvrir la porte d’une nouvelle naissance.
Ce recueil très émouvant conforte l’idée que Claudine Bohi est une grande poétesse.    

Brigitte Aubonnet 
(11/09/15)    



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Poésie









Le bruit des autres

(Mai 2015)
72 pages, 8 €


En couverture,
une peinture de
Germain Roesz













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