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Joëlle CUVILLIEZ

La Saint-Valentin


Ce sont trois nouvelles qui donnent trois façons différentes d’envisager la Saint-Valentin, deux avec le point de vue d’une femme et une avec le point de vue d’un homme.

Des désirs, des regrets, des rejets, des incompréhensions, des mensonges, des absences hantent ces nouvelles très fortes.

La Saint-Valentin est souvent l’occasion de voyager, nous partons donc en Égypte dans la première nouvelle Ambiguïtés, en Afrique du Sud dans La théorie des probabilités et dans la dernière nouvelle, La première fois, nous allons voyager dans le passé d’un homme qui vit actuellement dans sa bergerie.

Ambiguïtés nous plonge dans l’univers des fanatiques : « C'est le Cheikh qui l'avait soigné. Et qui, à partir de ce jour, avait commencé à lui parler des égarements coupables des hommes, de la colère de Dieu, de la possibilité, pour lui, Ahmed, de gagner son Paradis sur cette terre d'injustice et de souffrance. Le Cheikh avait nourri son corps et son esprit ; armé son jugement et son bras. » Amélie va-t-elle se laisser séduire par Ahmed ? Elle descend en felouque jusqu’à Aswan, il l’accompagne dans la vieille ville et échange avec elle tout au long du voyage. Amélie est seule, son amant marié ne pouvait pas être avec elle le jour de la Saint-Valentin. Va-t-elle se venger ? La situation de l’Egypte est aussi évoquée dans le rapport homme-femme, le rapport entre les autochtones et les touristes…

La théorie des probabilités, Elsa rencontre Franck.  Pour elle, c’est le bonheur mais elle ressent comme un doute. Franck part très souvent en voyage alors qu’elle, préfère rester chez elle. Il lui propose de partir en Afrique du Sud pour la Saint-Valentin. Elle n’a pas très envie mais finit pas accepter : « N'en déplaise à Henry Miller, la liberté n'est pas une grâce, mais une obligation. Celle de choisir. Car faire un choix, c'est forcément en écarter un autre — c'est pourquoi la liberté est la sœur aînée de la frustration. Et faire un choix produit des effets sur lesquels nous n'avons pas toujours de prise — c'est pourquoi la liberté est aussi la sœur aînée des remords. » Elle découvrira différentes facettes de son mari jusqu’à percer son secret après avoir vécu des moments de véritables cauchemars.   

« Aujourd'hui, mon Bobby, c'est la Saint-Valentin. C'est pas exactement la journée que je préfère. Je dirais même que si on pouvait effacer du calendrier le 14 février, ça me dérangerait pas. Mais alors là, pas du tout. Quel froid de voleur, bon sang de bois ! » Un berger s’occupe de ses bêtes. C’est la saison des accouchements, il aide à la naissance d’une biquette ce qui le renvoie des années avant quand il a aidé une femme à accoucher alors qu’il était militaire. Il se rappelle aussi quand son père le frappait et quand il l’a mis à la porte alors que sa mère, elle, le couvait beaucoup trop. Sa vie d’homme a été compliquée car dire ce qu’il pensait à la femme qu’il aimait n’était pas facile…

Dans ce recueil les femmes ont beaucoup de mal à vivre avec leurs hommes. La vie de couple n’est pas toujours très simple. Joëlle Cuvilliez en parle avec délicatesse, humour et sans aucune concession. Un très agréable moment avec beaucoup de rebondissements qui rythment bien la lecture.

Brigitte Aubonnet 
(25/04/16)    



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Rhubarbe

134 pages - 12 €











Joëlle Cuvilliez est journaliste et écrivain


Bio-bibliographie
sur le site de la
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