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Louis DUBOST

Bestiolerie potagère


Voilà un très beau recueil sur les animaux du jardin (insectes, hérisson, crapaud, limace...) que Louis Dubost nous présente avec beaucoup d’humour, d’engagement politique, de philosophie et parfois d’impertinence. C’est un bonheur de lecture sur des animaux que nous connaissons parfois de nom mais pas vraiment dans leurs spécificités. Les très belles illustrations (des gravures en couleurs de Bernadette Gervais) nous permettent aussi d’admirer ces animaux nuisibles ou très utiles pour le jardin : « Une année à coccinelles. Pour les écolos-bobos gavés au bio de chez bio, les coccinelles virent alors à la bête noire, tout comme les "Auvergnats" du sinistre Horterfeux : une ça va, deux ça va encore, mais trois bonjour les dégâts ! »

« Les doryphores illustrent le syndrome de l'envahisseur. Tous ceux qui pullule, selon quelques indigènes indignés (qui sous-entendent : pollue), est doryphores : les Bordelais dans la Vallée d’Aspe, les estivants sur les plages vendéennes, jadis les nazis en zone occupée. Le merle de nature pacifique laisse déferler l'invasion sur les huit rangs de patates ; et du même coup, bien qu'il soit omnivore, cela dénote sans conteste de sa part une complicité latente, objectivement collaborationniste. Tout comme les hébergeurs pyrénéens, les commerçants de la côte ou encore les tondues de la Libération. La résistance, quand est-ce que ça commence ? »

Louis Dubost, après avoir découvert et publié de nombreux poètes grâce à sa maison d’édition Le dé bleu, aime jouer avec les mots pour notre plus grand plaisir comme l’indique Georges Cathalo dans la préface : « Lui le paisible poète-jardinier sait de quoi il retourne avec la gent parasitaire. En effet, en tant qu'éditeur, il dut lutter durant de longues années contre l'envahissement des poètes mégalomanes qui venaient le harceler avec leurs œuvres impérissables. Petit rappel : dans une vie antérieure, Louis Dubost fut simultanément éditeur à temps plein, poète à temps partiel, professeur à temps professionnel, philosophe à temps perdu, élu local à temps difficile et tant et tant d'autres temps intimes et familiaux. Alors, après toutes ces aventures et mésaventures, on devine aisément que ce paisible Diogène vendéen ait souhaité consacrer le plus clair de son temps à des tâches jardinières. »

C’est un recueil rafraichissant, engagé dans le monde et la nature.

Brigitte Aubonnet 
(15/10/16)    



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Poésie









Les Carnets
du Dessert de Lune

56 pages - 12 €


Gravures de
Bernadette GERVAIS





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