Édouard est vieux, riche et pas aimable. Une attaque cérébrale lui a fait perdre l’usage de sa main gauche. « Elle était maigre et crochue comme une serre de rapace, une main de momie qui ne lui servait plus qu’à retenir, tel un presse-papiers, les pages du journal qu’un souffle de vent ébouriffait. »

Depuis près d’un an, Thérèse, une infirmière, s’occupe de lui à domicile, dans sa maison de la Drôme. « Il avait tout fait pour se rendre désagréable, mais plus il s’obstinait dans cette attitude, plus Thérèse prenait un malin plaisir à réduire ses efforts à néant en encaissant les coups avec l’indifférence inébranlable d’un mur capitonné. Ce n’était ni par sadisme ni par masochisme, simplement, elle était convaincue qu’un jour ou l’autre elle l’amènerait à sortir de son trou. »

Et il en est sorti ! Mais certainement pas comme pouvait l’espérer Thérèse et pas sans commettre de sérieux dégâts. Pascal Garnier est un auteur de romans noirs, ne l’oublions pas, et entre la Drôme et la Suisse les cadavres vont joncher le parcours de ce couple hors du commun. On connaissait Tatie Danielle, voici maintenant Tonton Édouard, il lui ressemble un peu mais en tellement pire !

Chaque livre de Pascal Garnier se dévore avec passion et frissons et à peine l’a-t-on terminé qu’on attend déjà le suivant avec impatience.

Serge Cabrol

Cet article a paru dans le N°29 de la revue Encres Vagabondes pour la première parution de ce roman en 2003. Pendant sept ans, pour notre plus grand plaisir, Pascal Garnier a continué à publier un roman par an jusqu’à son décès en 2010. Le dernier paru l’a été à titre posthume, Cartons, en 2012.

 
 Vous pouvez lire sur notre site un entretien avec Pascal Garnier et des articles sur plusieurs de ses livres :