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Gérard GUÉGAN

Tout a une fin, Drieu


La Seconde Guerre mondiale est terminée, mais une autre s’est engagée pour Marat (en réalité, Roger Vailland, écrivain et figure de la Résistance) et quelques-uns de ses amis : ils ont préparé l’enlèvement de Drieu la Rochelle. Nous agissons, dit en préambule Marat, un des membres du groupe, indépendamment de toute organisation. Nous ne rendons des comptes qu’à notre conscience, et nous ne sommes mandatés que par nos morts. Une nuit, ils mettent leur projet à exécution ; ils capturent Drieu et organisent son procès.

Cette « fable » (sous-titre éloquent du roman) est le récit de cette nuit où, dans une salle désaffectée, vide, obscure, et qui n’est pas sans faire penser à une scène de théâtre, Drieu va être jugé symboliquement par des résistants. Il ne sera pas condamné mais relâché.

Cependant, tout au long de cet interrogatoire, le lecteur découvrira l’itinéraire, les compromissions, les lâchetés de Drieu, qui apparaît comme un personnage complexe, tourmenté, en proie à de nombreuses contradictions.

Sans jamais faire de Drieu une victime pour autant, l’auteur nous pousse dans les méandres de la conscience de cet homme. Se télescopent des visions d’un homme confronté à lui-même et à l’histoire.

Cette « fable » est donc non seulement l’occasion de retracer certains épisodes historiques de la Seconde Guerre mondiale mais aussi de comprendre comment les engagements et les meilleures intentions amènent à commettre les pires erreurs.

Ce récit est très court mais d’une densité remarquable, notamment par le rapprochement avec des procès d’écriture empruntés au théâtre et comme tout apologue, nous invite à une réflexion plus profonde sur l’homme.

Sylvie Legendre-Torcolacci 
(28/10/16)    



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Gallimard

(Mai 2016)
144 pages – 10 €




Gérard Guégan, né à Marseille en 1940, a écrit plusieurs dizaines de livres.

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