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Hubert HADDAD


Le peintre d'éventail



Xu Hi-Han, le narrateur, nous dévoile la vie et l'œuvre de Matabei Reien qui lui-même sera le disciple d'un peintre d'éventail, Osaki Tanako, qui est ausi jardinier et auteur de haïkus.
Je n'oublierai jamais les derniers mots de Matabei : "Écoute le vent qui souffle. On peut passer sa vie à l'entendre en ignorant tout des mouvements de l'air. Mon histoire fut comme le vent, à peu près aussi incompréhensible aux autres qu'à moi-même."

Nous plongeons dans la civilisation japonaise où l'art de la peinture et la nature sont très imbriqués. En effet, Osaki s'occupe du jardin de dame Hison qui le loge dans sa pension de famille, située dans la contrée d'Atôra, où se croisent divers personnages dont quelques parcelles de vie sont révélées par petites touches.
Certains évènements peuvent bouleverser le cours d'une vie. C'est ce qui est arrivé à Matabei.

Beaucoup de délicatesse et de pudeur se dégagent de ce roman où nous sommes plongés dans une ambiance très zen où la nature joue un rôle essentiel : "Matabei s'effarait quelque peu de ressentir une présence dans cet impeccable morceau de paysage, non pas un enfant caché derrière les haies fleuries et les arbustes, mais une entité organique aux dimensions du jardin, un souffle de vie né de sa merveilleuse complexion."

Le temps est comme arrêté tel un tableau où se peint la sérénité de la vie. Comment profiter de chaque instant, de chaque beauté, de chaque fleur sans oublier la fragilité de ce qui nous entoure ?

A la mort d'Osaki, Matabei va continuer l'œuvre de son maître et s'occuper du jardin : "Chaque coup de cisaille devait être un acte conscient, en rapport avec les mille pousses et rejets, dans l'héritage des lunaisons et la confiance des soleils. Un jardin rassemblait la nature entière, le haut et le bas, ses contrastes et ses lointaines perspectives ; on y corrigeait à des fins exclusives, comme par compensation, les erreurs manifestes des hommes, avec le souci de ne rien tronquer du sentiment natif des plantes et des éléments."

La nature semble apprivoisée dans le jardin de la pension de dame Hison mais peut-on savoir ce qu'elle réserve vraiment ?
Ce roman nous emporte et nous surprend dans son évolution. C'est une très belle exploration du sens à donner à la vie et du rapport aux autres, à l'art et à la nature. Au fil des pages, des haïkus accompagnent le texte.

Pour poursuivre la lecture du roman, le recueil des Haïkus du peintre d'éventail permet de continuer à méditer.

Brigitte Aubonnet 
(06/02/13)    



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Editions Zulma

192 pages - 17 €




Hubert Haddad,
né à Tunis en 1947,
est l'auteur de plusieurs dizaines d'ouvrages dans tous les genres : poèmes, nouvelles, récits, romans, essais, théâtre, jeunesse...

Bio-bibliographie
sur le site de l'éditeur :
www.zulma.fr


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