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Didier JEAN & ZAD


Deux mains pour le dire


Ce roman a été écrit entre 1997 et 1999, époque où le web et les téléphones portables n’étaient pas aussi développés qu’aujourd’hui surtout chez les adolescents. Pour cette réédition, Didier Jean et Zad ont décidé de ne pas "actualiser" le roman. Il n’y a donc pas de SMS, ni d’Internet.

Des évolutions ont aussi eu lieu dans le monde de la surdité. Un certain nombre de parents et de personnes sourdes choisissent maintenant l’implant cochléaire, technologie médicale qui modifie bien des choses pour les personnes sourdes profondes qui peuvent ainsi mieux percevoir les voix et les sons environnants.

Deux mains pour le dire a pour thème la découverte de la surdité par Manuel, un adolescent qui a Jonathan pour meilleur ami. Au retour des vacances il se précipite chez lui pour le retrouver mais c’est une adolescente qui lui ouvre la porte et qui ne répond pas quand il lui demande où est son copain. Elle lui montre simplement ses oreilles et sa bouche. Il s’imagine qu’elle se moque de lui puis en la croisant de nouveau dans l’immeuble il la trouve vraiment très bizarre.

Jonathan vient de déménager à Amsterdam pour le travail de son père. Plongé dans un univers inconnu, cela ne va pas être simple pour lui. Il est aussi confronté aux problèmes de communication.

Les deux amis vont correspondre et chacun va parler de ses difficultés. Jonathan a du mal à s’intégrer : « L'autre jour, je me suis perdu en allant faire une course. J'ai demandé mon chemin. Mais j'avais beau répéter mon adresse, les gens ne me comprenaient pas. Toujours à cause de mon accent. J'avais l'impression qu'on me prenait pour un idiot. Je me sentais presque handicapé. À la fin, j'ai pris un papier et un crayon pour écrire mon adresse. Alors une dame a commencé à m'expliquer, mais là, c'est moi qui pigeais rien. Tu sais, c'est dur ! »

Manuel, lui, rejette cette fille qu’il qualifie de "folle" car elle fait toujours des gestes avec ses mains : « Pour la fille du deuxième, je suis d'accord Elle devrait être chez les fous. Quand je l'ai croisée l’autre  jour, elle était avec des filles à l'arrêt de bus. Elles ont toutes gloussé comme des poules en me regardant. Quelle bande de débiles !...
Maintenant je te quitte. Il faut que je révise mon histoire.
Écris-moi vite ! »  

Comment accepter les différences ? Comment se faire accepter ? Toutes ces problématiques sont abordées dans ce roman qui permet aux jeunes de réfléchir sur le droit à la différence et l’acceptation de l’autre avec ses spécificités.

La compréhension des problèmes de l’autre n’est pas toujours simple : « C’est vrai que, lorsqu'elle parle, j'ai un peu de mal à la comprendre. Elle prononce certaines syllabes avec difficulté.
À l'aide de la voix, de l'ardoise et de gestes, nous nous expliquons, assis sur une marche de l'escalier.
Elle n'est pas affreuse, ta voix ! Et puis, qu'est-ce que tu en sais ? Tu ne t'entends pas !
Me prenant la craie des mains, elle répond :
Je le sais, c'est tout ! Un jour dans le bus, f ai demandé mon chemin à des gens. Quand ils m'ont entendue, ils se sont moqués de moi...
Je m'écrie :
– Toi aussi tu t'es moquée de moi à la fête ! Tu m'as ridiculisé ! Pourquoi tu m'as invité d'abord ?
Je commence à m'emballer, lorsqu'elle m'arrête en me touchant l'épaule et écrit :
Doucement ! Regarde-moi quand tu parles, sinon je ne te comprends pas !... Lire sur les lèvres me fatigue. Ma vraie voix, c'est la LSF.
J'articule plus lentement, en faisant attention :
– Pourquoi tu m'as invité à la fête ?
Elle écrit :
Pour que tu ressentes ce que je ressens au milieu de vous, les entendants...
Je lis, puis elle efface et ajoute :
... Pour te faire passer une épreuve ! »

Manuel va donc découvrir peu à peu ce qu’est la surdité et apprendre la langue des signes avec Lisa.  

Quand le livre a été écrit, la correspondance postale était l’un des seuls moyens de communiquer à distance ce qui explique la forme épistolaire d’une partie du roman qui alterne avec le récit.

Un très beau roman sur la tolérance, la découverte de l’autre et de ses richesses et sur l’importance de ne pas se fier aux apparences.      

Ce livre a obtenu de nombreux prix : Prix Renaudot Benjamin, Prix Jack London, 1er Prix du Salon du livre d’Annemasse, 1er prix des Drôles et des Drôlesses…

Brigitte Aubonnet 
(22/01/15)    



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Jeunesse







Utopique

(ex 2 Vives Voix)
120 pages - 7 €








Didier Jean et Zad
ont déjà écrit à quatre mains plus d'une centaine de livres pour la jeunesse et créé une maison d'édition : Utopique.



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