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Thierry MAGNIER


Ma mère ne m’a jamais donné la main



Coupé de sa famille depuis de nombreuses années, un homme est rappelé par un notaire sur les lieux de son enfance pour régler une succession patrimoniale.
Accompagné de son meilleur ami, il va redécouvrir l’imposante maison coloniale dans laquelle il a grandi avec sa sœur jumelle, une maison peuplée de fantômes et de douloureux souvenirs. Un drame y a en effet eu lieu lorsqu’il était enfant, drame qui a précipité le départ de la famille de cette grande maison aux tentures feutrées et son retour à Paris.
Le narrateur, au travers de son récit et de ses souvenirs, nous révèle ses jeux avec sa sœur, ses rares moments d’échanges avec un père trop occupé, ses relations distantes avec sa mère.
Ce retour sur son passé va profondément affecter cet homme au point de bouleverser le cours de sa vie.

Le récit est très beau, émouvant et fort. Son rythme régulier fixe la linéarité du temps qui passe et révèle son action sur les choses et les gens.
La poussière a envahi les lieux, partout de la poussière. Beaucoup. Avant la poussière c’était uniquement dehors. Surtout quand le vent très chaud de l’été soufflait, là il fallait vite fermer les fenêtres et les portes. Aujourd’hui les fenêtres ne servent plus à rien, la plupart ont disparu, pillées, cassées, le vent s’installe comme il veut. Il est le seul habitant.
Lui et le passé. Rien d’autre que le vent et le passé, c’est ça.
L’auteur évoque la vie d’un enfant aujourd’hui devenu un homme, mais aussi le passé d’un pays depuis ravagé par des événements que l’on devine destructeurs et meurtriers.
Passé et présent, douceur de vivre et souffrances, luxuriance et désert, les contrastes font du récit un texte riche et poignant.

L’histoire accompagne magnifiquement les photographies oniriques de Francis Jolly, des clichés balayés par les vents désertiques et sublimés par une très belle lumière révélant les lézardes et craquelures provoquées par le temps dans les murs de la maison... comme dans la vie du narrateur.

Voici une très belle nouvelle qui plonge le lecteur au cœur d’une enfance déchirée, avec ses angoisses mais aussi la détermination qu’elle fait naître chez cet homme désireux de renouer avec son passé.

Un livre dans lequel texte et photographies sont en symbiose. Un vrai bonheur !

Cécile De Ram 
(22/01/15)    



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Lectures








Le bec en l'air

(Janvier 2015)
112 pages - 14,90 €

22 photographies
en couleurs de
Francis JOLLY


Thierry Magnier
a été enseignant puis libraire avant de devenir auteur pour la jeunesse et de fonder en 1998 la maison d’édition qui porte son nom. Depuis 1997, il est également directeur du pôle jeunesse d’Actes Sud.

Francis Jolly,
directeur adjoint à la Maison du geste et de l’image, à Paris, est aussi professeur à l’EPSAA, école d’art graphique de la Ville de Paris.

Avec Jeanne Benameur, Francis Jolly est à l’origine de la collection jeunesse PhotoRoman aux éditions Thierry Magnier.