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Michel SCHNEIDER


Amour suite et fins



Parisiens, célibataires (endurcis ?), intellectuels (chacun sa spécialité), ils ont fait connaissance à l’automne 2007 à New York, lors d’un colloque sur la nature du Temps : Véra et Vincent sont deux êtres différents que tout oppose et unit… Si Véra est scientifique, chercheuse en physique et spécialiste de la théorie de l’inséparabilité quantique, Vincent est professeur de littérature et adore les affinités électives de Goethe. Vaste programme pour chacun… On aurait alors pu penser que leurs sujets de prédilection les amènent à se compléter et se retrouver. Cependant le couple ne communique pratiquement que par échanges de mail et de textos. De plus, depuis leur rencontre, la relation va d’échec en rupture et de séparation en retrouvailles, même, et surtout, sur le mode virtuel. Ce qui conduit inévitablement Vera et Vincent à revenir sur leur histoire, à commenter et analyser le récit de leurs rencontres ainsi que leurs courriers, à défaut de vivre concrètement une relation amoureuse. Comme s’ils semblaient  incapables de s’engager dans une relation. Comme s’ils préféraient vivre virtuellement cette relation. Il rappela Véra en cours de route, histoire de boucler une boucle. C’était sur le pont  des Arts que son rappel l’avait atteint, il y avait déjà quatre ans. Quatre ans qu’ils ne se séparaient pas mais jouaient à se séparer, prenant soin de se dire « adieu » et non « au revoir » ou « à bientôt » chaque fois qu’ils se quittaient. Adieu voulait dire : ne me quitte pas.

Ce roman, sous ses apparentes légèretés, amènera le lecteur à s’interroger sur cette liaison virtuelle et sur cette solitude : dans quelle mesure cette liaison s’enrichit-elle ou non de cette communication douloureuse mais nécessaire, et finalement, et de cette absence, parfois insupportable tant elle est pesante ? A bien y réfléchir, ce roman tient vraisemblablement du conte philosophique ou d’une fable sur le couple et la capacité à aimer : est proposé un nouveau fragment de discours amoureux, rédigé avec finesse et perspicacité.

La collection Pabloïd propose à des écrivains de composer un texte à partir d’un des thèmes fondamentaux de l’Art selon Picasso – la naissance, la grossesse, la souffrance, le meurtre, le couple, la mort, la révolte et peut-être le baiser – qu’il nommait des "emblèmes". Michel Schneider, lui, a choisi d’illustrer le couple…

Sylvie Legendre-Torcolacci 
(17/06/15)    



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Alma

(Mai 2015)
252 pages - 22 €





Michel Schneider,
né en 1944, écrivain et psychanalyste, a publié une vingtaine de livres.


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