Il part donc dans le désert avec des éducateurs et d’autres jeunes dans son cas qui ne sont pas toujours convaincus par cette randonnée. Le désert est un lieu très particulier : « Le désert est une prison sans barreau. Tu es enfermé dehors et tu ne peux te barrer au gré d'un désir d'escapade. Qu'est-ce qu'ils s'imaginent, les autres, qu'ils peuvent partir seuls, sans guide, sans rien ? »

Maxou va prendre du recul avec sa vie d’avant. Deux jeunes se sont « évadés » et les éducateurs ne disent rien sur ce qui a pu leur arriver. Bien sûr, tout a été prévu mais face aux jeunes qui restent ils montrent que chacun prend ses responsabilités. Les deux qui sont partis doivent assumer leur fuite !

Pour des jeunes entrés dans un parcours de délinquance cette proposition leur évite une incarcération qui n’est pas toujours la meilleure solution pour régler leur problème. Pour que ce séjour devienne une chance pour eux de changer de vie, ce n’est pas toujours très simple.

Le roman montre le parcours difficile de ces jeunes qui ont du mal à se construire : « Face à eux, les Touaregs guettaient leurs réactions. Les premières mimiques. L'expression de sentiments de crainte, affichés sur le visage découvert et déjà rougissant des jeunes occidentaux. »

C’est un thème très intéressant car notre société s’oriente souvent vers le tout répressif qui malheureusement ne règle pas les problèmes à long terme.

Virée nomade encourage au questionnement sur les pistes à suivre pour aider des jeunes à la dérive à s’en sortir et ainsi à pouvoir jouer un rôle positif et constructif dans la société. Les Touaregs confrontés à la nature et à son intransigeance redéfinissent des valeurs que les sociétés tournées vers le profit et l’exclusion finissent souvent par oublier.   

Brigitte Aubonnet 
(03/01/17)