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Dominique CORAZZA


Le 9e continent

Quatre nouvelles nous permettent de suivre des personnages qui dénoncent implicitement par leurs comportements les dérives du monde contemporain : l’élevage intensif des animaux, l’exploitation de personnes naines, les excès de la connexion poussée à outrance, l’invasion de divers bruits dans l’espace rural…

La révolte, l’humour, la dérision, l’ironie, l’inquiétude concernant l’avenir de notre monde se retrouvent dans l’écriture de tous ces textes qui nous marquent par leur engagement. Ces nouvelles nous permettent de nous interroger sur les fonctionnements et les dysfonctionnements de notre monde.

Ils démontrent qu’il serait peut-être largement temps de réagir avant que tout dérape. L’écriture porte très justement le propos.

Paola, dans la première nouvelle, refait une balade qu’elle a déjà réalisée avec son père. Elle énumère tout ce qu’elle rencontre et l’horripile dans l’élevage intensif tant des animaux que des végétaux. Elle est aussi révoltée par : « Des plastiques enfouis sous les fougères, recouverts par des pierres (pour qu’ils ne s’envolent pas ?), entassés ça et là au bord du chemin, dans les prés, au pied des arbres… Quelle saloperie ! pense Paola comme à chaque fois qu’elle se retrouvait devant un spectacle aussi désolant. Comment peut-on laisser faire une chose pareille ? »

Les sept nains de jardin sont bien particuliers car humains et exploités pour garder les résidences secondaires : « Que voulez-vous, c’est la réalité... Si la miniaturisation représentait l’avenir en matière de technologie (et en particulier de technologie de l’information), elle s’était révélée une impasse totale dans le processus de l’évolution humaine. »

La connexion internet poussée à outrance mène à de terribles dérives car l’on ne sait plus où se situent la vie et le plaisir de la vie ! « C’est important, vous savez, m’explique-t-il comme s’il parlait à une débile. Retrouver le contact avec la nature et les animaux passe d’abord par les enfants… »

Le printemps pourrait être un merveilleux moment pour entendre s’éveiller la nature mais la pollution sonore est bien terrible. La nouvelle est rythmée par la chanson des bruits de la société et une très belle énumération autour du silence. « Le silence, toujours. Pas le moindre souffle de vent. Pas le moindre chant d’oiseau. Pas le moindre bourdonnement d’insecte. Pas un chat. Rien. Dartagnet et madame boivent l’apéro en terrasse. Ils se demandent ce qui cloche. »  

C’est un recueil qui lance des signaux d’alerte. À partager absolument avec les jeunes lecteurs et les adolescents pour les sensibiliser à tout ce qu’il faut combattre pour préserver notre monde et notre humanité.

Brigitte Aubonnet 
(03/11/17)    



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Jeunesse







Le Muscadier

(Juin 2017)
104 pages - 9,50 €







Dominique Corazza
est écrivain et conteur.




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