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Hervé GIRAUD

Le pull où j’ai grandi 



En douze stations sur le chemin de la vie, douze chapitres joliment titrés Je t’aimais, je t’aime plus, La métamorphose des pingouins et autre Cheval fou, le narrateur détricote les années qui l’ont vu passer de l’adolescence à l’âge adulte. C’est magique de remonter le fil avec lui  et de réenfiler notre peau d’ado : le pull où on a tous grandi, bien trop grand, neuf, tricoté avec plus d’amour que de goût !

Comme il a su nous tenir chaud dans nos premières escapades, nous rassurer, nous consoler, dissimuler nos émotions, les enrouler dans ses mailles, indélébiles souvenirs qui ne rétrécissent pas au lavage mais s’étirent, s’étirent jusqu’à l’âge adulte !  Quand on peut enfin l’offrir, l’oublier, le perdre, le jeter, c’est  parce qu’il est à jamais dessiné sur notre peau, imprégné du parfum de nos premières amours, tissé de tous les livres qui nous ressemblent, rapiécé des amitiés les plus coriaces, drôle des anecdotes  qu’on rabâchera jusqu’à la mort, usé du majuscule ennui qu’on traînait au café du lycée puis à celui de la fac.

On ne fait rien. Il est quatre heures de l’après-midi, c’est le soir. Il tombe une espèce de mousson norvégienne, un temps à se mettre au lit avec des couvertures en attendant l’été, à regarder des posters de Tahiti en se demandant si ce n’est pas une image de synthèse. On est là, on ne parle pas, on tente l’expérience de l’ennui dans une attitude très nietzschéenne. Disons que l’on est au chaud, que j’ai mis mon pull numéroté dix-sept et qu’on a presque vingt ans.

Oui, c’est magique, le temps d’un livre, de retrouver sur le palimpseste humoristique et tendre du pull d’Hervé Giraud, ses propres éblouissements : des chevaux sauvages lancés en plein galop !

Sylvie Lansade 
(27/01/17)    



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Thierry Magnier

(Octobre 2016)
128 pages -13,80 €




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