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Stéphane HÉAUME

Dernière valse à Venise



Rodolfo boit beaucoup. Dans un café vénitien, il s’assoit à côté d’une femme âgée qui a un beau chapeau blanc et fait des mots croisés. Rodolfo Marchanti ose aborder Dorothy White : « Rodolfo fut surpris, presque contrarié par cette initiative puisque d'ordinaire, c'était lui qui posait à sa proie la première question. Il s'en sortit par une pirouette, soudain ragaillardi à la perspective d'une possible conversation, et répondit à la vieille femme que c'était elle qui devait être poète, si, si, ça se voyait à ses yeux, à sa grâce discrète, à ses jambes interminables. Il lui demanda presque immédiatement son nom tandis qu'elle riait pour la première fois (un rire à peine audible, bienveillant). Elle s'appelait Dorothy. Et lui ? »

Ils se racontent mutuellement même si Dorothy reste bien discrète sur sa vie. Rodolfo s’invente une vie de ténor à la Scala alors qu’il est au chômage et fait des petits boulots pour survivre. Dorothy est une ancienne danseuse très amoureuse, à l’époque, de son partenaire sur scène. Mais leur amour va basculer… « C'était la deuxième fois qu'elle venait dans la cité des Doges, cinquante ans après que son amour de jeunesse, un danseur vénitien, l'y avait emmenée pour une semaine étourdissante. »

Rodolfo sort de chez son médecin qui lui a annoncé une mauvaise nouvelle donc tout lui est permis.
Il réserve une suite dans un grand hôtel et propose à Dorothy de le rejoindre à la Fenice pour assister à un opéra.

Le hasard s’invite au cœur de ce roman, l’audace aussi pour vivre dans la réalité et le rêve et ne rien s’interdire. La force de vie transparaît au fil du texte même si des douleurs ont existé dans le parcours des deux personnages.

La musique, la danse, l’opéra se dessinent dans notre imaginaire ainsi que dans celui des personnages. C’est un roman où l’on se laisse porter par le flottement des rencontres, de la création artistique, des émotions amoureuses. Le flouté des personnages et de l’intrigue est envoutant. Le rythme de l’écriture nous entraîne dans cette Dernière valse à Venise grâce à la fluidité des mots.

À la fin de l’ouvrage, l’auteur nous livre l’origine de l’écriture de ce roman ainsi qu’un texte sur un vieil homme qui se souvient de tous les rideaux de scène qu’il a connus et des applaudissements dont il a toujours la nostalgie.    

Brigitte Aubonnet 
(12/10/17)    



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Lectures








Serge Safran

(Octobre 2017)
160 pages - 14,90 €





Stéphane Héaume,
né à Paris en 1971, auteur de plusieurs romans, écrit également des nouvelles et des textes pour le théâtre lyrique et l’opéra.


Bio-bibliographie
sur le site de l'auteur :
www.stephane
heaume.com