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Michel LAMBERT
Neuf histoires, neuf tranches de vie, dans un café, un cinéma, une boîte de nuit ou lors d’une réception, sur un hippodrome ou un aérodrome, grâce au hasard ou à internet, neuf confrontations entres des personnages qui se retrouvent ou se découvrent, dont on partage les paroles et les pensées, les regrets ou les espoirs, des portraits pris sur le vif, à un instant précis, sans rien savoir de ce qui le attend le lendemain. Quelques mots, quelques phrases, et, chaque fois, nous voilà embarqué dans un nouvel univers, pour une nouvelle rencontre. « Un jour, sans raison, à la tombée du soir, Jean-Charles se mit en tête d’aller rendre visite à des amis d'autrefois... » (Les couleurs de la neige) « Quand je repense à cette scène, l’unique dont je me souvienne, j'éprouve à nouveau le sentiment de solitude, d'abandon total, qui était le mien à l'époque, et qui m’a étreint plus encore lorsque je me suis rendu compte, ce soir-là de la Saint-Sylvestre, que nous n'étions que deux spectateurs dans la salle. » (Le lendemain) « D'abord il y avait eu ce cri dans le café où Malter s'était réfugié quand le vent devenu fou avait mitraillé son visage de grains de sable et que le ciel, après avoir émis une salve de craquements, s'était mis à descendre si bas qu'il chevauchait la mer, se repliait sur elle. » (Front de mer) « Un homme entra en fermant bruyamment la porte derrière lui, il avança de deux ou trois mètres, s'arrêta. […] Ses yeux parcoururent la salle, des yeux durs, presque métalliques qui ne firent d'abord que l’effleurer puis se posèrent sur elle, la fixèrent sans ciller. Ses yeux à elle se plissèrent, elle lui adressa une petite mimique d'accueil, sans être tout à fait sûre. » (L’hiver en hiver) « Sans y penser, je m'approchai d’elle. Si j'y avais pensé, bien sûr que je l'aurais évitée. Mais cela avait été machinal, une sorte d'automatisme, d'amnésie si l'on préfère. Peut-être s'y mêlait-il autre chose, mais sur le moment, je ne pensais à rien, j'étais juste un peu de ferraille aimantée. » (Le cadeau) « Au premier coup d'œil, il repéra Ingrid, en discussion avec un inconnu. Sans savoir pourquoi, il se sentit à la fois réconforté et déjà plein de nostalgie, jusqu'au moment où, à son tour, elle le vit et lui fit un petit signe de la tête. ». (Deux gouttes d'eau) Michel Lambert a le talent de placer ses mots avec finesse, comme les touches d’un peintre, pour construire peu à peu un visage, un lieu, une atmosphère. De vraies nouvelles, de belles nouvelles, en violence feutrée, quand il est trop tard pour revenir sur ce qui a été fait et que les personnages devront vivre avec leur passé comme nous avec le nôtre. Un beau recueil dont on sort apaisé. L’auteur a su trouver les mots qui nous manquaient, comme un baume sur les douleurs anciennes. Demain sera un autre jour… Serge Cabrol (02/05/17) |
Sommaire Lectures Pierre-Guillaume de Roux (Avril 2017) 192 pages - 19,90 €
Bio-bibliographie sur Wikipédia Découvrir sur notre site d'autres livres du même auteur : Une touche de désastre Le jour où le ciel a disparu Dieu s'amuse Le métier de la neige Quand nous reverrons-nous ? |
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