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Claude CHANAUD

36 récipients
amis de l’homme

Epistémologie primesautière


Nous avons rarement regardé les récipients qui nous entourent avec autant d’humour. Les jeux de mots, les origines, les différents sens, les références littéraires alternent pour tout nous dire sur chacun des récipients : Point de détail dans notre Histoire de la littérature française, Georges Duhamel (1884-1966) à qui nous devons un Eloge du récipient paru dans Chroniques des saisons amères, souligne : « Les fioles, les urnes, les amphores que nous découvrons parmi les ruines des cités disparues nous prouvent que l'homme est, avant tout, un être capable de distinguer les objets, de les séparer et de les recueillir ».

Le carafon est une toute petite carafe dont la fonction propose des quarts de vins modestes dans des restaurants qui le sont aussi. On ne connaît pas son papa. La carafe apparaît donc comme une sorte de fille-mère dont les éventuels contenus vont de l'eau du robinet aux plus sophistiqués des vins qui s'y décantent très heureusement avant dégustation.
En cela, elle apparaît capable d'une adaptation étonnante en fonction des circonstances.

La cafetière : Je ne sais pour quelle raison recevoir un coup sur le crâne se dit familièrement : en prendre un coup sur la cafetière ? Il y a dans cette métaphore une nouvelle et troublante allusion à la tête ! Pourtant, fort éloignée de sentiments violents et de vilaines intentions, son ambiance génératrice d'un relationnel chaudement humain est symbolique d'un convivial rassurant, porteur d'une atmosphère détendue !

La boîte, le plumier et l’encrier terminent cette collection de 36 récipients amis de l’homme.

La boîte : Et, pour couronner toutes ces boîtes à malice, nous vient de la lointaine mythologie gréco-romaine la fameuse boîte de Pandore. Les frères Prométhée et Epiméthée étaient des Titans chargés par Zeus de créer les hommes. Mais Prométhée, ému par la nudité de ses créatures vola le feu aux Dieux et apprit aux hommes à s'en servir. Zeus jura de se venger et demanda alors à Héphaïstos de créer une femme identique à une déesse, nommée Pandore, elle fut envoyée chez les Titans, munie d’une boîte, renfermant un paquet de maux parmi lesquels on trouve la vieillesse, la maladie, le chagrin, la folie, le vice ou la famine, toutes choses inconnues de ces créatures. Epiméthée se laissa subjuguer et épousa Pandore qui avait eu l'interdiction d'ouvrir la boîte. Or elle succomba à sa curiosité. Alors tous les maux` s'échappèrent et se répandirent sur l'humanité.

L’encrier : Jadis, l'écolier jugé le plus sérieux de la classe était désigné pour garnir les encriers. Contenants modestes auréolés d'une sorte de col Claudine, ils étaient ensuite enfoncés dans une cavité de notre bureau. Mais d'où venait ce récipient de porcelaine consacré dans mon enfance à l'encre violette ? Son histoire commence au IVe siècle. Des empereurs d'Orient, pour authentifier leurs décisions, se servaient d'un produit appelé encaustum.

Les illustrations canines accompagnent le texte avec beaucoup d’humour.

Merci à Claude Chanaud et May Livory pour cet agréable moment de découvertes, de bonne humeur et de culture.

Brigitte Aubonnet 
(20/07/18)    



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Lectures














Barde La Lézarde

Collection FoL'Idée
Format 10,5 x 15 cm
76 pages


Illustrations
May LIVORY








Claude Chanaud
Claude Chanaud,
écrivain et chroniqueur théâtral, a déjà publié
une dizaine de livres.