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Philippe DESSERTINE

Le talent et les assassins

Si l'on en croit le bandeau de l'éditeur, Le talent et les assassins est inspiré d'une histoire vraie. Histoire vraie ou fausse, qu'importe ! Il fallait en tout cas que l'auteur fût un familier de l'économie et de la finance pour conduire une intrigue aussi détaillée et aussi précise dans ses termes et se déroulant de surcroît sous le dôme du Vatican.

Deux brillantes économistes de renommée internationale spécialistes de la monnaie, l’allemande Karen von Plettenberg et la française Marguerite Hérail portent un projet ambitieux qui devrait sinon changer la face du monde, du moins rétablir la paix au Moyen-Orient. Afin d'approfondir les détails techniques de ce projet, elles organisent un colloque  dans la plus grande discrétion sous l'égide et dans les locaux même du Vatican. Les participants à ce colloque sont d'éminents économistes, des représentants de banques centrales (en particulier de la Banque Centrale de Syrie). Le secret quant au contenu précis du projet est nécessaire car il soulèvera inévitablement  des oppositions fortes et des entraves au plus haut niveau de certains pays y compris au sein du Vatican.

En pleine nuit, M. Akkari (le représentant de la Banque Centrale de Syrie) frappe à la porte de Marguerite Hérail, entre, fait quelques pas puis s'écroule, mort. Dès lors, avec un sens aigu de l'intrigue, Philippe Dessertine va conduire le lecteur dans les arcanes les plus opaques de cette affaire et lui faire rencontrer une foule de personnages tous aussi surprenants et mystérieux les uns que les autres : les commissaires, bien sûr qui mènent l'enquête sur la mort de M. Akkari, mais aussi  des membres de la Curie, une journaliste de l'Osservatore Romano, l'ambassadeur d'Allemagne auprès du Vatican, un représentant des services secrets américains, le secrétaire particulier du pape, jusqu'au pape lui-même...  

Bien que l'enquête officielle ait conclu à la mort naturelle de M. Akkari, le doute subsiste. Même un commissaire en doute. Qui aurait alors eu intérêt à assassiner l'un des intervenants-clés de ce colloque et à faire capoter le projet ? L'auteur ne donne pas de réponse, néanmoins, il lance quelques pistes. Tout d'abord du côté de la Curie où quelques-uns de ses membres sont impliqués dans des scandales financiers (rappelons-nous la faillite retentissante du Banco Ambrosiano – banque du Vatican – où l'on retrouva l'un de ses dirigeants pendu sous un pont à Londres). Du côté des services américains qui connaissaient parfaitement le contenu du Projet ? Bref, quelles que soient les pistes, les observateurs attentifs pensent que dans cette affaire, c'est le pape qui est directement menacé. L'auteur nous livre à ce sujet quelques belles pages d'analyse géopolitique du Moyen-Orient lors d'un entretien entre Karen von Plettenberg et son Ambassadeur qui accrédite cette idée.

Même si le lecteur ne suit pas toujours les vues de l'auteur, incontestablement nous avons plaisir à le suivre dans les arcanes secrets du Vatican et le monde de la finance – sujets rarement abordés sous cette forme dans le roman. Philippe Dessertine a vraiment du talent ! 

Yves Dutier 
(10/04/18)    



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Lectures








Anne Carrière

(Février 2018)
250 pages – 18 €









Philippe Dessertine,
spécialiste en gestion et finance, enseignant à l’Université, est un invité récurrent des radios et des télévisions. Le talent et les assassins est son sixième livre chez le même éditeur.



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