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Alain BELLET


Les complices de Ravaillac



Ce roman historique se déroule sur une journée, le 14 mai 1610, la date de l’assassinat du roi Henri IV à Paris. Ravaillac, qui a ensuite été condamné à mort et écartelé, était-il le seul coupable ? C’est autour de cette question qu’Alain Bellet construit son livre plein de personnages attachants ou mystérieux.

Le premier que nous rencontrons est justement Ravaillac. Il a quitté Angoulême pour se rendre à pied jusqu’à Paris. Il marche avec un bâton de pèlerin, enveloppé dans une grande cape verte que lui a donnée un moine la veille de son départ devant la cathédrale. On ne connaît pas précisément son projet mais il ne cesse de répéter : « Je l’ai décidé… Je dois aller jusqu’au bout c’est ma destinée, je ne peux me dérober... »

Le deuxième est un vieux soldat, Bertrand Loutre, qui raconte ses histoires de guerres dans les auberges de faubourgs parisiens Ce jour-là, après avoir ressassé ses lugubres souvenirs de la Saint-Barthélemy en 1572 où il a participé au massacre de centaines de protestants, il assiste, dans un vieux cloître du XIIe siècle, à une étrange réunion d’une vingtaine de personnes, toutes revêtues d’une longue cape verte, qui complotent contre le roi. « Cette fois, Henri IV n'échappera pas au piège que nous allons lui tendre... La couronne de France va orner la tête d'un vrai catholique, et non plus celle d'un parjure qui change de religion comme de cheval. »

L’atmosphère se détend un peu grâce à une jeune femme, la Crécelle, qui chante dans les rues avec son tambourin et sera un personnage essentiel de cette aventure. Elle nous permet de sillonner le Paris populaire des marchandes ou des prostituées et de croiser d’autres garçons et filles, comme Joyeuse qui voudrait bien devenir aussi chanteuse des rues ou La Caille, voleur et pilleur de troncs, qui risque tous les jours de se retrouver en prison.
Mais la Crécelle est plus mystérieuse qu’il n’y paraît et elle cache certains secrets que nous découvrirons peu à peu.

Un personnage plus inquiétant, fourbe et vénal, est le duc Charles de Clarence, conseiller du roi pour améliorer et moderniser Paris mais en réalité très hostile à Henri IV et à son entourage, pas assez catholiques à son gré. Et sa femme, la duchesse Marie de Clarence, est tout aussi machiavélique que lui.

Dès les premières pages du livre, l’auteur précise le contexte historique.
De 1562 à 1598, huit guerres de Religion ont fait des milliers de morts en France.
Au long de ces guerres qui opposaient catholiques et protestants français, de nombreuses tentatives de réconciliation ont été menées.
Pour devenir roi en 1592, Henri IV, qui était protestant, s'est converti au catholicisme et pour permettre la réconciliation entre Français, il a promulgué en 1598 l'édit de Nantes qui autorisait les protestants à pratiquer leur culte.
La paix pouvait régner à nouveau dans le pays mais cette politique a exacerbé la rancune des catholiques extrêmes et les complots visant la mort du roi n’ont pas manqué, comme celui des « Capes Vertes » mis en scène dans ce roman.

Qui en fait réellement partie ? Ravaillac a-t-il vraiment assassiné le roi ? Était-il seul pour commettre son régicide ? Qui était la Crécelle et quel rôle a-t-elle joué ? Que vont devenir tous ceux qu’on rencontre au fil des chapitres ? Beaucoup de questions apparaissent peu à peu et trouvent leurs réponses en fin d’ouvrage.

Les fictions d’Alain Bellet nous montrent l’Histoire du point de vue des gens du peuple et c’est ce qui les rend si attrayantes et attachantes. Ce nouveau roman donnera certainement envie aux lecteurs de découvrir aussi les précédents !

Serge Cabrol 
(26/12/19)    



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Jeunesse







Alain  BELLET, Les complices de Ravaillac
Alcide

140 pages - 7 €













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