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Frédéric BOUDET

Surf

Surf est une histoire d’amour et d’amitié mais aussi et surtout un retour sur l’enfance et les souvenirs que le narrateur conserve de son père parti aux États-Unis quand il avait huit ans.
L’année universitaire n’est pas encore terminée mais Adam quitte Paris et rentre à Brest avec en poche une lettre reçue la veille.

« Cher Adam,
Je suis désolée de devoir t'apprendre cette triste nouvelle. Ton père est mort il y a huit semaines maintenant des suites d'un cancer des poumons contre lequel il se battait depuis plus d'un an. […] Je te joins des lettres qu'il t'a écrites récemment ainsi qu'une autre datée de plus de dix ans, rédigée lors de l'une de ses nombreuses conférences qu'il donnait un peu partout dans le pays. […] Tu trouveras peut-être que mon courrier arrive bien tard mais il m'a fallu quelque temps pour trouver ton adresse. Je n'ai pu me décider à te téléphoner mais je te joins, à toutes fins utiles, mon numéro. »

Au moment où s’ouvre le roman, Adam n’a pas encore ouvert les courriers du père toujours emballés dans un sachet en plastique. Il les lira plus tard…
Pour l’instant, il s’est fait déposer par le chauffeur du covoiturage dans une station-service à quelques kilomètres de Brest. Il reste là plusieurs heures, cogite, boit du café, regarde travailler la serveuse, finit par lui demander son prénom : Katel…

Puis il rejoint Brest en stop et débarque chez sa mère qui ne s’est jamais remise du départ de son mari. Il lui a fallu deux ans pour pouvoir reprendre son métier de professeur d’anglais.

Adam retrouve aussi un ami d’enfance, Nathan qui se fait appeler Jack, un garçon au comportement complexe qui multiplie les allers-retours entre l’hôpital psychiatrique et la maison de ses parents, voisine de celle d’Adam. Lorsqu’ils étaient au collège, ils faisaient les quatre cents coups ensemble. Adam avait découvert le street-art et collait partout dans la ville des étiquettes où il écrivait des phrases énigmatiques : « Peu te cerne, découvre-le », « Grand-père apache est malade, rappelle à toi la démesure », « Ton vécu est leur salle à manger, repeins-le ! »… Jack collait aussi mais sans enthousiasme, parce que sa colère à lui concerne les surfeurs, qu’il ne comprend pas et ne supporte pas, au point de les insulter et de les agresser…

Jack présente à Adam une jeune Japonaise, Aeko, rencontrée à l’hôpital psychiatrique.

En chapitres alternés, nous suivons les conversations d’Adam avec sa mère, les errances (souvent alcoolisées) avec Jack et Aeko, les rencontres avec Katel (la serveuse qu’il va revoir), la lecture des lettres du père et les souvenirs qu’Adam conserve de son enfance.

Son père était passionné par les Indiens, surtout les Navajos, étudiait leurs traditions et multipliait des conférences. C’est cette passion qui l’a mené aux États-Unis où il a fini par s’installer il y a onze ans.

La question qui se pose au fil du roman est de savoir si Adam appellera ou non Helen et s’il décidera de partir en Amérique sur les traces d’un père qui, d’après ses lettres, pensait à lui tout le temps…

L’amour, l’amitié, la passion, la vie aux marges de la folie, le rapport au réel, au temps qui passe, autant de thèmes qui se mêlent et se croisent pour construire un ouvrage émouvant dont la relation père-fils constitue le noyau dur et en fait un véritable roman initiatique susceptible de nourrir la réflexion de beaucoup d’adolescents et de jeunes adultes, de les aider à comprendre et grandir…

Serge Cabrol 
(22/11/19)    



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Jeunesse





MeMo

(Août 2019)
224 pages - 16 €










Frédéric Boudet,
né en mai 68 au Mans,
a aussi publié un recueil de nouvelles, Invisibles, aux éditions de L’Olivier.