Retour à l'accueil du site





CharlElie Couture


La mécanique du ciel


Ecrire est une gymnastique, un mouvement
vers l’avant, un devoir, une obligation de faire,
de dire sans réfléchir, jouer avec les mots ne
serait-ce que pour les entendre résonner dans
ma tête comme autant de notes improvisées
sur un instrument.
Avant-propos. C. Couture

 

 

 

Le recueil contient 50 poèmes inchantables et pourtant, phrasés ou stancés, ils font entendre un air de rock. Ils semblent être sortis tout droit, tout nus, tout innocents, sans rimes ni raison, de la plume de l’auteur.
Ils sont écrits à New-York, à Paris, à Genève, Los Angeles, Apt ou Nancy. Ils sont de 1975, 1988, 2006 ou encore 2012. Traduisent près de cinquante ans de sensations, « de reflets d’un regard sur une boule à facettes […] les mouvements d’humeurs d’un mécène backstage, les envies de chair fraîche, […] les confessions d’un confiseur, le déhanché relax de beatniks naturopathes accompagnés par une meute de chiens errants, par des courants d’air froids dans une gare perdue… ».
Cinquante ans, justement qui commence le recueil.

Un jour j’ai eu vingt ans,
Et je mettais les pieds dans le plat, sans comprendre pourquoi de ces vingt ans-là, on faisait tout un plat.
J’ai plongé,
Plongeon raté,
Faire un plat.
Je me disais : « alors donc, c’est ça, donc, avoir vingt ans… »
[…]
Cinquante ans,
Dis donc, c’est passé vite !
J’avais été si pressé, je n’avais pas arrêté, et pourtant je n’ai pas vu passer le temps, ce temps qui a filé, ce fil de temps enroulé sur lui-même comme les fibres de laine sur un rouet, une grosse bobine industrielle.

Et si c’était à refaire ?
?
?

Suit deux pages de répétition décroissante des mots seconde, minute, heure, jour, semaine, an, deux pages du temps comptable, du temps objectif, pour finir :
Tu vois c’est ça, cinquante ans,
Tant
De temps,
Pourtant.


Il y a des reflets tendus sur la boule à facettes comme dans Sister écrit en 2001.

L’alcool est féminin, l’alcool est une sœur pas cool,
Oh, s’il te plait Little Sister, ne m’apelle pas,
Ni Brother ni quoi que ce soit.
J’essaie de ré-sister

Peut-être que j’aurais dû aller
Jusqu’au bout du programme ?
Jouer le bouc, plutôt que l’Emissaire,
Envoyer un message à D., lui demander de l’aide.
Yaw, Adonaï, Elohim, El, Ehyeh Asher,
Eyeh, HaShem, le grand Sachem

Ré-sister, enfin, c’est facile à lire dans les textes,
Mais au-delà de l’impatience, il y a le stress.

Et des moments dans la Mécanique du ciel où c’est plus joyeux, où les étoiles pétillent après l’orage, comme dans cette Chanson Dada de 1975.
Je sue autant qu’un fondeur
De lingots,
J’ai lavé mes yeux,
En banlieue.

Je te donne ma peau
Sur le lino,
Pour une chanson
Acidulée
Agonies urbaines
Et carnivores,
Je souffre dans le tumulte,
Et tu me culbutes.
Je traîne dans la marge,
J’honnis soit qui mal y pense,
Pour une chanson
A succès.

Le recueil c’est cinquante poèmes, cinquante ans de la mécanique du ciel, cinquante moments, histoires et neuf dessins, cinquante chants de l’odyssée de CharlElie Couture.

Michel Lansade 
(01/04/19)    



Retour
sommaire
Poésie








Le Castor Astral

(Février 2019)
272 pages - 18 €
















CharlElie Couture,
né à Nancy en 1956, auteur pluridisciplinaire, construit une œuvre « multiste » qui associe peinture, chanson, écriture, photographie. Il est l’auteur de vingt-cinq albums et d’une vingtaine de musiques de films dont celle de Tchao Pantin.


Bio-bibliographie sur
www.charlelie.com