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On dit que le deuil, par son travail « J’étais fier, je me regarde maintenant, moi, Jean Boisset, mes trente ans allongés sur un divan et je sais, ce n’est pas si loin, que le bonheur évoqué à mots choisis pour cette amie imaginaire, ces fruits, ce grand-père, ce jardin cachait. Il faut un jardin pour cacher, il faut de la végétation, des plantes, de la mousse, des groseilliers, oui du vert profond, pour enfouir au fond. Le chagrin. » Jean, comme foudroyé, en arrêt sur cette image, ne sait que ça, la fuite, la disparition de sa mère dans une fête un soir d’été, prisonnier de ce traumatisme. Tout d’abord des explications sur cette fuite d’Anne, la mère de Jean, le lecteur l’apprend par les voix de Laure, Antonia et Françoise, toutes trois à des titres différents présentes à la fête ce soir-là. C’est un joli relais de narrations qui fait progresser subtilement le lecteur alors que l’histoire et surtout celle de Jean s’est figée à cette soirée. « Tout est resté immobile » mais ça bouge quand même, ça avance. Jean grandit, devient médecin, mais il est resté à la scène de l’abandon et recherche la petite fille au chien blanc dont le père est parti avec sa mère, son double inversé. Le journal de l’amie apporte un nouvel éclairage sur la mère, Anne, achève une sorte de portrait de celle-ci en éclairant un peu plus son départ. Il y a comme un heurt entre la violence de la disparition vécue par Jean et la longue quête de celui-ci jusqu’à de subtils dévoilements, et en quelque sorte sa lente reconstruction. Il y a une grande intensité tout en douceur dans ce premier roman. Michel Lansade (11/09/19) |
Sommaire Lectures Arléa (Août 2019) 120 pages - 17 €
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