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Le roman commence ainsi : « Parce que vous pensez que ça ne se reproduira plus jamais, que c’était juste un écart, un moment de folie, parce qu’il n’est pas comme ça, bien sûr que non, parce que vous ne pouvez pas imaginer que l’homme que vous avez épousé est capable d’actes pareils. » Et le titre, cette expression banale bien souvent proclamée pour justifier des actes violents, nous plonge tout de suite au cœur du sujet. Car Patrick Delperdange nous raconte un drame « ordinaire ». L’actualité témoigne de cette sorte de « fait divers », vécu par de nombreuses femmes. Violences conjugales, pas toujours visibles, pas assez souvent dénoncées. Mais si l’histoire peut être malheureusement ordinaire, le roman, lui, ne l’est pas. Peu de personnages, quelques décors bien posés, et une construction qui pour sembler linéaire n’en est pas moins pertinente ! Un couple, Pierre et Camille, l’amie de Camille, Maëlle, et son compagnon, le frère de Camille, Stéphane, et un vagabond, curieux et attentif, Antoine. Viendront s’ajouter quelques personnages conjoncturels, une collègue de travail de Pierre et une dame attentive, qui seront amenés opportunément à entrer en scène. Pierre et Camille sont mariés depuis trois ans, cette dernière est enceinte de leur premier enfant. Cela ne semble pas aller très bien entre eux. Les premières scènes révèlent le caractère violent de Pierre et la révolte naissante de Camille. « La dernière image qu’eut Maëlle, ce fut le visage paniqué et baigné de larmes de son amie, le visage de Camille collé à la vitre, pareil à celui d’une enfant redoutant de recevoir une correction. » Lorsque le lecteur a pu mesurer son désarroi, Camille disparaît et l’auteur laisse planer une inquiétude sourde. Pierre attendra deux jours avant de signaler la disparition de sa femme. Et c’est ainsi que l’inspectrice de police Myriam Ben Amar entre en scène. Elle s’avèrera astucieuse et compétente. Maëlle, qui n’a pas été là au moment où son amie avait besoin d’elle, s’interroge. Et Pierre va vite se retrouver sur la sellette : Que dissimule-t-il ? Accentuerait-il son inquiétude ? Son quotidien parait inchangé, il continue à travailler et semble nouer une relation plus proche avec sa collègue de travail, bien dévouée à sa cause ! Tout cela sans que l’on puisse interpréter ces éléments ou les imaginer révélateurs. Quant à Antoine, il se retrouve sur un lit d’hôpital, après une chute. « Avant même d’ouvrir les yeux, Antoine comprit qu’il n’était pas allongé sur le matelas moisi posé à même le sol à l’étage du bâtiment abandonné où il passait la plupart de ses nuits. » Il s’empresse de signaler avec virulence : « Je dois prendre contact au plus vite avec la police judiciaire. » Qu’a-t-il donc à révéler ? Attentifs que nous sommes à l’enquête menée par la jeune flic et aux éléments amenés qui alimentent le suspense, la deuxième partie du roman – qui pourrait bien s’apparenter à un thriller – va nous surprendre ! La lecture de ce roman est agréable, le suspense ajusté, l’humour discrètement semé… Voilà une affaire rondement menée… et avec talent ! Anne-Marie Boisson (08/04/20) |
Sommaire Noir & polar Les arènes / Equinox (Février 2020) 336 pages - 16 € Version numérique 11,99 €
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