Retour à l'accueil





Anne VANTAL

Esperluette


Ce court roman est une lettre que la narratrice, une jeune femme triste et solitaire, écrit à Jordan, un garçon connu dès l'enfance et avec qui elle a passé les plus belles années de sa vie jusqu'à cette soirée fatidique dans un appartement du 16e arrondissement.

Jordan, elle l'a rencontré à l'école maternelle et ils sont tout de suite devenus inséparables, pour les jeux comme pour les bêtises, ensemble dans la classe comme dans la cour de récréation, malgré les ricanements et les quolibets des autres : « Oh, les amoureux ! ». Pourtant il n’a jamais été question d’amour entre eux, seulement d’amitié, de fraternité. Ils ne se sentaient bien qu’ensemble, malgré leurs différences. Lui était un garçon vif et sportif ; elle, une fille sérieuse et réfléchie. Dès le CP, un problème s’est posé : « J’ai appris à lire en deux mois, mais toi… Rien n’y faisait. » Alors elle l’a aidé, tant qu’elle a pu, pour qu’il apprenne à lire avant la fin de l’année et ensuite pour que ses notes lui permettent de suivre à peu près le rythme sans redoublement. Pas question de ne plus se retrouver dans la même classe. Quitte à tricher et tous les moyens étaient bons…

Même pendant les vacances, ils se débrouillaient pour que leurs parents les envoient dans les mêmes stages, de voile, de judo ou d’équitation. Jordan y faisait merveille, apparaissant comme le meilleur dès les premiers jours. Pour elle, beaucoup moins douée physiquement, c’était plus difficile, elle serrait les dents et s’accrochait, l’essentiel était d’être ensemble.

Mais au fil des années, le fossé s’est creusé. La classe de troisième a marqué la fin de leur relation fusionnelle. Elle entre en seconde générale alors que Jordan est orienté vers une voie professionnelle qui ne l’intéresse pas.

« L’école avait érigé une barrière entre nous, cela nous mettait en rage et encourageait nos penchants pour les plaisanteries douteuses et le chapardage. Petit à petit, nous avons délaissé les petites bêtises du collège. Nous avions décidé de voir les choses en grand. »

Mais on ne devient pas facilement Bonnie and Clyde…

Dans sa lettre, la narratrice raconte les rêves de Jordan, ses fréquentations douteuses et le dérapage qui a mis fin à la dérive, leur dernière aventure.

Puis elle évoque ce qu’elle est devenue ensuite, une fois seule, jusqu’à ce jour où elle a décidé d’écrire à Jordan pour rappeler ce qu’ils ont vécu ensemble et la suite de cette folle histoire où il l’a entraînée et dont il n’a pas connu la fin…

Il ne recevra jamais cette lettre mais elle saura émouvoir bien des lecteurs par la simplicité et l’efficacité de son écriture, par la force des sentiments qu’elle décrit si clairement, par la beauté de cette relation sur la fine frontière entre l’amour et l’amitié, entre le regret et le bonheur d’avoir vécu une si belle histoire.

Serge Cabrol 
(11/03/20)    



Retour au
sommaire
Jeunesse







Anne VANTAL, Esperluette
Actes Sud Junior

D'une seule voix
(Mars 2020)
96 pages - 9,80 €





Anne Vantal,

née en 1956 à Paris,
a travaillé dans la presse et l'édition et publié de nombreux ouvrages
pour les adultes
et pour la jeunesse.




Découvrir sur notre site
un autre livre
d'Anne Vantal :

Peine maximale