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Joëlle

ECORMIER




    Site de l'auteur : www.joelle-ecormier.fr



Le petit désordre de la mer est un roman adulte mais vous écrivez aussi pour la jeunesse. Comment articulez-vous l’écriture adulte et jeunesse ?
C’est quelque chose qui se fait de manière naturelle, selon ce que j’ai à dire. Il y a des textes pour des petits formats et d’autres qui nécessitent plus de longueur. Je passe d’une forme à une autre sans problème, mon écriture n’est pas cloisonnée. Dans une assemblée je peux aussi bien m’adresser à des enfants qu’à des adultes mais je vais utiliser des formes différentes.

Pour vous l’écriture a toujours été présente quelle qu’en soit la forme ?
J’écris depuis longtemps, avec un penchant pour les formes courtes, j’aime beaucoup les nouvelles. Ce qui me fait peur dans les textes longs c’est le risque d’ennui, pas pour moi mais pour le lecteur.

Ce que j’apprécie beaucoup dans vos livres jeunesse, c’est l’écriture, une thématique intéressante et une lecture à deux niveaux. Les enfants et les adultes peuvent y trouver chacun un intérêt.
Je n'écris pas avec l'intention d'une double lecture, d'ailleurs souvent je ne m'en rends compte qu'après coup mais c'est vrai que c'est une particularité de mon écriture. Ce n’est pas une technique d'écriture mais une façon de regarder, peut-être à la fois avec des yeux d'enfant et d'adulte.

Par exemple N’oublie pas que je m’appelle Octavie est un livre pour enfant qui pourrait être un livre féministe.
Beaucoup de mamans l’achètent pour l’offrir à des copines. Les petites filles le prennent au premier degré et trouvent cela très rigolo. C’est un thème que je n’aurais pas pensé à aborder mais j’ai vu un jour un documentaire sur les pieuvres. J'ai découvert qu’elles avaient trois cœurs. J’ai trouvé cela exceptionnel. L'autre fait étonnant est que les mamans pieuvre meurent d’épuisement et de faim à la naissance des bébés, car elles ne se nourrissent pas pendant qu'elles s'occupent des œufs. J’ai vu des femmes comme cela qui, une fois que la maternité est là, s’effacent complètement. Il n’y a plus que la maman. Mourir à soi une fois que les enfants sont là, je trouve cela assez triste. Mon propos est très féministe mais au départ je voulais juste raconter une histoire.

Il est vrai que ce livre n’est pas dogmatique, les problèmes sont évoqués de façon très humaine, il y a beaucoup d’ironie, d’amour, de poésie. Vous n’écrivez pas de poésie ?
Non, je n’écris pas de poésie mais ma perception du monde – je suis tout sauf une intellectuelle – passe par les émotions. Je décrypte le monde uniquement par des images. Tout est imagé et rien ne passe par l’intellect. C’est presque enfantin la façon dont je vois les choses.

Je ne trouve pas que votre vision soit enfantine mais elle est au contraire très riche d’humain. Ce n’est jamais facile de traduire les sentiments. Même si certains moments sont durs à vivre pour vos personnages il y a souvent de l’espoir dans vos textes. Du malheur peut naître du bonheur.
Il y a, en effet, une part de tristesse dans ce que j'écris, mais j'ai toujours envie de laisser de la place pour l’espérance. C'est important d'espérer.

Oui, on sent que la vie va reprendre le dessus même si la frontière est ténue entre la folie, la dépression et la création. Dans votre roman Le petit désordre de la mer, l’écriture joue un rôle de tuteur pour Barbara ainsi qu’Andreea, l’illustratrice, qui la soutient et l’encourage.
Oui, Andreea joue un rôle très important, et son absence va déclencher beaucoup de choses. Elle part au moment où Barbara amorce sa chute. D'un coup, elle se retrouve complètement seule, sans tout ce qui la maintenait au monde : sa seule amie, l'écriture, ses enfants. C’est un test de vérité. Est-ce qu'elle sera capable de tenir debout sans ses béquilles ?

Ce n’est peut-être pas un abandon.
Non, c'est comme lorsqu'on lâche le vélo de l'enfant à un moment, c'est une étape nécessaire, il doit trouver l'équilibre seul. Quand Andreea s’en va, elle sait très bien que Barbara ne va pas bien mais elle sait qu'il est temps de la laisser se débrouiller. On doit pouvoir compter sur les autres mais ne pas entièrement s'appuyer sur eux. La rencontre de Barbara avec le photographe est importante aussi.

Un autre créateur d’ailleurs. Par l’image aussi.
Oui, et il y a ce rapport au corps. Cela va permettre à Barbara de revenir au monde par ce corps qu’elle se sent physiquement disparaître et de refaire le contour d’elle-même à travers le regard de quelqu’un d’autre, c’est essentiel pour lui renvoyer son image. On se construit aussi par rapport aux autres.

Elle accepte aussi de se nourrir des autres, des images de ce photographe, tout en gardant son socle d’écriture et Andreea continue aussi à lui écrire. Elle n’est pas complètement abandonnée puisque le lien de l’écriture persiste.
Non, ce n'est pas un abandon, elle est juste laissée face à elle-même un moment.

C’est vraiment un très beau roman.
Merci beaucoup. J’ai eu beaucoup de mal à le donner parce que je ne savais pas quel intérêt il pouvait avoir pour quelqu’un d’autre mais à un certain moment je me suis dit qu’il fallait vraiment le donner. Il a fallu la relation de confiance que j’ai avec mon éditrice pour pouvoir m’en séparer, j’avais peut-être peur.

C’est un roman très complet où vous parlez d’écriture. Ce n’est pas une autobiographie, c’est vraiment un roman riche de sentiments. On vit la passion de l’intérieur, l’équilibre à trouver entre l’écriture et le rapport aux enfants. Ce n’est pas évident, on parlait de la pieuvre tout à l’heure, la création et la maternité ne sont pas toujours facilement conciliables ?
Ce n’est pas simple du tout de combiner les deux parce que l'écriture exige beaucoup de temps et que les enfants aussi. Mais personnellement les miens ne m'ont jamais empêché d'écrire.

Votre personnage est toujours dans le doute, elle se demande si elle est comme les autres, si elle va être capable de s’occuper de ses enfants.
Cela pose la question de la présence au monde, de ce qu'on y fait, de qui on est, est-ce que je peux avoir une vie comme tout le monde, Barbara est vraiment en bordure.

Ce qui joue un rôle essentiel aussi c’est la nature. L’île est un lieu particulier, la vie insulaire oriente-t-elle l’écriture ?
Je ne me rends pas bien compte mais je me suis longtemps demandé s’il était possible d’être auteur sur une toute petite île dans l’hémisphère sud, éloignée de tout. Longtemps je me suis dit que cela ne devait pas être possible, que c’était trop loin. Là, avec mon éditrice, on est en train de prouver le contraire. On peut faire entendre sa voix même à des milliers de kilomètres. Ce n’est pas forcément rédhibitoire ni un désavantage.

Ce n’est pas forcément un lieu clos ? Ce peut être un lieu d’ouverture.
Curieusement quand on vit sur une île on a l’impression à la fois d’être encerclé et d’être ouvert sur le monde. D’ailleurs dans mon livre Le chapeau de l’île j’ai exprimé ce que c’est que d’être sur une île. Cela faisait longtemps que je voulais en parler. Est-ce que l’on vit enfermé parce que l’on est encerclé par l’eau, par la mer ou ressent-on cette possibilité d’ouverture, de pouvoir partir partout ? C’est ce double sentiment qui existe. C’est particulier de vivre sur une île.

Votre personnage est à la frontière entre l’intérieur et l’extérieur, la vie créative et familiale. On retrouve ce double sentiment dans votre roman. Ce que l’on rencontre souvent aussi ce sont les animaux dans votre littérature jeunesse qui vivent des histoires révélant des problématiques humaines enfin plutôt des questionnements et à la fin de chaque livre il y a une présentation de la vie de chacun des animaux mis en scène.
Je me documente beaucoup quand j'écris sur les animaux. Je pars des caractéristiques réelles et je m’en sers. Souvent cela tombe très bien. Je veux parler de quelque chose et je trouve des fonctionnements animaux qui correspondent à mon propos. C’est amusant ce jeu. C’est de l’anthropomorphisme. J’adapte le comportement animal à l’humain.

J’aime le message et l’authenticité que vous faites passer ainsi que le questionnement, la recherche de vos personnages qu’ils soient humain ou animal pour trouver un certain équilibre en eux.
Je crois qu’on est là pour cela. Je suis en perpétuel questionnement comme tout le monde avec beaucoup de questions et peu de réponses. Les livres n’apportent pas de réponses mais il me semble important qu’ils aident au questionnement.

En fait, chacun doit trouver sa propre réponse.
Oui, en suscitant le questionnement. C’est cela que j’aime trouver dans la littérature, qu’elle me rendre perplexe, qu’elle me donne un autre point de vue.

On retrouve votre problématique dans différents ouvrages car le fait d’être seul, d’être dans et hors du troupeau, c’est aussi la problématique de Barbara ?
Oui, vous faites allusion à Complètement zébré, l'histoire d'un zèbre différent, décalé mais qui cherche à être comme les autres pour faire partie du troupeau. C'est aussi le problème de Barbara qui ne sait pas comment être avec les autres et qui se trouve dans une grande solitude.

On parlait d’écriture pour la jeunesse et il y a aussi La pêche aux mots qui est une superbe comparaison entre la pêche et l’écriture. C’était un texte de commande ?
Non, pour ce livre je suis tombée amoureuse de cette collection "Mouchoir de poche" de Motus et j'avais très envie d'être publiée dans cette collection. J’ai mis deux ou trois ans avant d’avoir le texte parce que je n’ai pas non plus cherché particulièrement mais un jour c’est venu et je me suis dit que cela conviendrait bien à la collection. Je l’ai envoyé aux Editions Motus et c’est la première fois qu’un éditeur national m’appelait pour me dire "Oui, j’adore votre texte et je le prends". C’était donc super. Le défi ensuite a été de faire l’illustration car je ne suis pas du tout illustratrice donc je me suis bien fait peur. J’ai eu plusieurs fois envie d'appeler l’éditeur pour lui dire que ce n’était pas possible mais je me suis obstinée et maintenant je suis particulièrement fière d’y être arrivée. Ce petit livre, c’est tout ce que j’avais envie de dire sur l’écriture, sur la solitude, sur l’exigence de solitude, de tranquillité, de disponibilité et de patience. Ce n’est pas simple pour l’entourage, pour les amis. Entre sortir avec des amis et écrire le choix est vite fait pour moi. Ce livre, ce n’est pas pour m’excuser mais pour leur dire, vous voyez ce que c’est. Cela les aidera peut-être à comprendre.

Ce n’est pas contre les autres.
Non, parce que les autres m’apportent beaucoup mais à la fois j’ai ce besoin de recréer cet isolement mais à trop s’extraire de la vie on finit par s'y sentir étranger. On se retrouve en lisière et cela peut-être dangereux parce qu’on est bien, c’est confortable. On se recrée un univers. C’est assez magique. On y croit. On peut être dans son propre imaginaire sans avoir envie d’en ressortir pour retourner dans un monde qui fait peur parce qu’on n’a pas tous les codes. C’est une tentation qui peut être dangereuse.

On sent bien ce danger dans votre roman. Le risque est présent. La création, c’est se mettre en danger. Vous montrez bien le fonctionnement intérieur mais ce n’est pas narcissique du tout.
J’écris ce que je ne sais pas dire aux autres. Dans ce roman, il y a des choses que je n’oserais jamais dire à voix haute parce que c’est difficile. L’écriture permet d’exprimer ce qui est impossible à dire.

Et puis, on prend le temps de dire. C’est un peu ce que vous disiez quand vous ne vouliez pas donner votre manuscrit que vous ne considériez pas comme achevé. On peut revenir sur ce qui est écrit. Les mots jouent un rôle important dans la façon de dire.
Oui, j’ai beaucoup de mal avec la parole car on n’est jamais sûre de la parole dite. On a toujours des regrets, parfois on est trahi parce qu’on va trop vite alors qu’à l’écrit on peut revenir dessus, on peut vraiment prendre le temps et là je l’ai vraiment pris.

Mais c’est très réussi. Cependant, il faut finir un jour car sinon ce n’est jamais fini.
Je pense que j’aurais pu l’écrire jusqu’à la fin de ma vie si mon éditrice ne me l’avait pas arraché des mains car il évolue en même temps que moi.

Mais vous en écrirez un autre.
Ce qui m’embêtait c’est que tant que je ne l’avais pas sorti de moi, mis à l’extérieur, il n’y avait pas la place pour autre chose. Il y avait la place pour la jeunesse mais pas pour un roman. Là je ressens le creux, je vais le remplir avec un autre roman que j'ai en tête depuis quelque temps. J’écris aussi une pièce pour le théâtre. Cela a été une délivrance de voir Le petit désordre de la mer édité. J’ai beaucoup de gratitude pour mon éditrice.

L’éditrice a vraiment joué son rôle.
Oui, j’ai déposé quelque chose qu’elle a pris et maintenant le roman est hors de moi presque étranger et chaque lecteur peut se l’approprier. J’ai donc la place pour autre chose car avant de le donner j’étais habitée par ce texte qui était parfois obsédant.

J’ai aussi beaucoup aimé votre recueil de nouvelles Je t’écris du pont avec des thèmes très forts. L’épistolaire est présent ainsi que le thème de la mère possessive. La correspondance est essentielle pour vous, pour permettre de garder un lien.
L’écrit est un moyen de transmission extraordinaire qui reste mais qui peut être aussi dangereux parce que ce qui peut être écrit à un moment donné peut ne plus être valable à un autre moment. C’est le danger de relire des lettres d’amour d’il y a vingt ans car, en effet, elles ont vingt ans.

Il y a aussi une nouvelle sur une visite dans une prison.
C’est né d’un atelier que j'ai mené pendant trois mois dans une prison à La Réunion. Je m'en suis inspiré mis à part Babylone qui n’existe pas. J’ai rencontré des êtres désespérés et c’est désespérant, c’est pour cela que j’ai arrêté. Il n’y avait plus d’espérance. L'écriture de cette nouvelle a été relativement confortable car il n'y avait rien à inventer, je n’ai eu qu’à retranscrire l’atmosphère, les bruits, les cris de la prison… C’était assez fort comme expérience. C’était une très vieille prison, la première construite à La Réunion je crois. Depuis l’an dernier une nouvelle prison a été construite, les conditions étaient vraiment terribles dans l’ancienne.

La dernière nouvelle est bouleversante sur l’impossibilité de dire ses sentiments.
L'incapacité de dire ce que l'on ressent est quelque chose de terrible surtout quand c'est trop tard. Je ne m’étais pas rendue compte que ce thème revenait souvent dans mes écrits. Il vient sûrement de se sentiment d'urgence que j'ai à écrire, la peur de ne pas avoir le temps de tout dire.

Vous prenez des notes ?
Je note très peu. J’ai un petit carnet qui a dix ans et dans lequel j’ai les notes de tous les livres que j’ai publiés. Il n’est pas très épais car je prends très peu de notes. Juste de petites choses. J’ai des tonnes de carnets car j’adore les carnets mais ils sont tous vierges. En fait, j’ai très peur d’écrire à la main dans de beaux carnets. Cela me convient mieux d'écrire sur ordinateur, je n’aime pas ce qui est raturé. Là, c’est tout de suite propre. Je regarde mes carnets, de temps en temps, en me disant qu’il faudrait que j’écrive dedans mais je n’y arrive pas.

Il y a aussi un rapport à la peinture et à l’animal dans votre nouvelle où l’on ne peut pas acheter d’ami. En fait, j’ai ce tableau chez moi, un grand singe dans un cadre noir, je l’ai acheté dans une foire banale à La Réunion. C'est son regard qui m’a accrochée. Une fois chez moi, le tableau était toujours penché. Il fallait le remettre droit tous les matins. En rigolant, je disais à mes enfants, que peut-être le singe faisait le mur et s’en allait toutes les nuits. C’est venu de là puis je suis partie sur l’enfermement du handicap.

Cette nouvelle est très bien comme les autres du recueil d’ailleurs. On retrouve aussi le thème de la mère possessive.
Oui, Le cadeau de Lancelot est le portrait terrifiant d'une mère qui a modelé son fils comme on pourrait le faire d'un objet en argile. C'est toute la question de la place que les parents accordent à la personnalité de leur enfant face aux ambitions qu'ils ont pour lui. C'est un thème qu'on retrouve aussi dans Le pays Dézétoiles. La règle, enfin la loi, au pays Dézétoiles est que les grandes étoiles s’effacent un jour pour laisser la place aux petites étoiles afin qu'elles puissent briller. Dans ce livre, il y a une grande étoile qui refuse de jouer le jeu, ce qui finit par poser de sérieux problèmes à la petite étoile. J'aborde aussi le thème de la transmission de sa propre lumière à ses enfants et dans quelle mesure elle n'éteint pas leur lumière à eux. Ce n’est pas facile d’être les enfants de ses parents. Parfois, il n’y a pas beaucoup de place pour être soi.

Par rapport à La Réunion, il y a tout le rapport aux contes, aux légendes. Pour vous c’est aussi une transmission ?
Je n'ai pas une culture des contes réunionnais très riche, on ne racontait pas beaucoup d'histoires dans ma famille donc je n'ai pas beaucoup à transmettre de ce côté-là. Par contre j'ai envie de raconter des choses de mon enfance, la langue créole, des émotions, un imaginaire. J’ai écrit des chansons en créole pour tout petits qu'on retrouve dans un album-CD qui s'appelle Ticoulitintin. Mes textes ont été mis en musique par le groupe "Pat'Jaune", très connu à La Réunion, et qui joue partout dans le monde. C’était une belle collaboration et cela m’a permis de transmettre quelque chose de ma culture et de ma langue et d’exprimer ce qui est rattaché à l’enfance.

Vous avez toujours vécu à La Réunion ?
Oui, je suis née à la Réunion, mes parents sont réunionnais, mes grands-parents aussi, on peut remonter loin comme ça. J'ai vécu quelques années en métropole vers l'âge de vingt ans mais je suis revenue dès que j'ai pu.

Vous avez commencé dans l’écriture par un roman interactif avec Yann Queffélec, 30 jours à tuer. C’était votre première expérience d’écriture ?
J’ai toujours écrit mais là je l'ai pris comme un jeu. J’avais beaucoup aimé Les noces barbares et j’ai trouvé amusant l'idée d'écrire aux côté de Yann Queffélec. C'était sur le principe du cadavre exquis. Les six auteurs qui avaient participé à ce roman sur Internet ont dédicacé au Salon du livre de Paris en 1999 à ses côtés.

Cela vous a stimulé pour continuer ?
Oui, je me suis dit que cela devait être possible d'être publiée à nouveau.

La première publication vous a encouragée. Puis vous avez eu des prix ?
Oui, j’ai participé et remporté deux concours de nouvelles. C’était un jeu aussi. Un ami me poussait à participer à ces concours. Le petit désordre de la mer a eu le Prix du Roman de La Réunion des Livres en 2009. C’était un jury de professionnels du livre donc une vraie reconnaissance qui m’a fait très plaisir. Je l'ai reçu comme un encouragement à continuer.

Oui, il faut vraiment continuer.
Mais je doute tout le temps.

Vous rencontrez d’autres écrivains à La Réunion ?
Oui, mais principalement lors de salons du livre, c'est l'occasion d'échanger. Il n’y a pas énormément de liens entre les auteurs à La Réunion, peu de rencontres organisées. C’est un peu chacun de son côté. On ne se rencontre pas vraiment.

Vous avez donc un roman en cours ?
J’ai un roman que j’aimerais terminer cette année. J’écris aussi une pièce, un texte, pas vraiment une pièce, un texte pour le théâtre. Il me reste la fin à écrire et je cherche une troupe pour le jouer. Je travaille avec une amie qui est plasticienne et sculpteuse et qui fait de très jolies choses. Ce sera un texte pour théâtre d’objets et de marionnettes. Ce sera tout public avec comme toujours une double entrée, pour les enfants et pour les adultes. C’est un texte qui me tient beaucoup à cœur.

C’est la première fois que vous écrivez du théâtre ?
Oui, c’est la première fois. La pièce sera lue par un comédien en avril dans le cadre d'une résidence au Centre Dramatique de l'Océan Indien. Le théâtre est une expérience nouvelle qui me plaît beaucoup. C’est la nouveauté qui est passionnante. Ecrire les mêmes choses est moins intéressant. Une fois que j’ai écrit quelque chose, j’aime passer à autre chose.

Propos recueillis par Brigitte Aubonnet 

Mise en ligne : Juillet 2010




Le petit désordre de la mer




Je t'écris du pont




N'oublie pas que je m'appelle Octavie




Lundi, petit Gaston
sera grand

























Lapêche aux mots












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Le pays Dézétoiles