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Photo © Sea Art

L'or



d'après le roman de
Blaise Cendrars






L'or de Blaise Cendrars est bien le conte le plus emblématique de l'histoire de l'Amérique. Ce pays où toutes les fortunes sont possibles et où les pires des déchéances sont probables. L'or est l'histoire véridique de Johann August Suter. Il n'est pas curieux que Blaise Cendrars, l'aventurier, le baroudeur que nous connaissons, ait choisi pour sujet de son premier roman de raconter le parcours du plus extravagant aventurier du dix-neuvième siècle, dont il était également le concitoyen.

Ainsi débute la vertigineuse histoire de Suter...
Nous sommes le 6 mai 1834. Johann, trente et un ans, pénètre en fin de journée dans le petit village de Rünenberg, près de Bâle, se rend à la maison du Syndic et en ressort presque aussitôt pour disparaitre sur la route qui mène au chef-lieu du canton. Il vient d'abandonner sa femme et ses quatre enfants. Ce n'est ni courageux ni justifiable ; mais il doit accomplir son destin. Cette famille abandonnée restera sans nouvelles de lui pendant quatorze ans. Johann traverse la frontière suisse. La faim le tenaille et il n'a plus un thaler en poche (Bien fait ! il n'avait qu'à rester auprès de sa femme et des plats qu'elle lui aurait certainement cuisinés avec amour !). Ce petit-fils du fondateur de la dynastie des 'Suter papetier', gagne Paris où, sur présentation d'une fausse lettre de crédit (Une fausse lettre de crédit !), il empoche une grosse somme et se dirige vers Le Havre où il embarque à bord de L'Espérance pour New York.

Que l'aventure commence !
Au théâtre de La Bruyère, cette aventure, Xavier Simonin nous la raconte avec une élégance et un charme qui nous tiennent suspendus à ses lèvres et à son jeu de scène jusqu'à son terme : la fin tragique de Johann August Suter. Il faut savoir que sur ses terres, l'un de ses employés découvre une once d'or. De l'or ! Loin de faire là son bonheur et sa fortune, cet or provoquera sa déchéance… Pouvez-vous imaginer que vos chiffres gagnent à l'Euromillon et que l'on finisse par vous piller jusqu'au dernier sou de votre épargne logement et du reste. C'est cela l'histoire de Johann August Suter : ruiné par trop de fortune.

Tout au long de ce conte dans lequel Xavier Simonin nous entraîne avec la grâce de sa narration et cette mise en scène dont il est également l'instigateur ; Jean-Jacques Milteau habille le texte d'un écran de musique. Sur des airs de folk, de vieux blues, de soul, équipé de ses harmonicas (il en possède plusieurs), il ponctue notre attention et nous rattache à la voix du conteur par des accords voluptueux (presque ténébreux) déployés par l'harmonie de sa musique.

Une pièce qui nous donne envie de bondir de nos fauteuils ou de nos strapontins pour aller courir la gueuse et la fortune, malgré tous les risques que cela comporte…

David Nahmias 
(19/02/12)    



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Une loge
pour le strapontin













Théâtre La Bruyère

5, rue La Bruyère
75009 PARIS

Location :
01 48 74 76 99


Mise en scène
Xavier Simonin

Avec
Xavier Simonin
et
Jean-Jacques Milteau

Collaboration artistique
Jean-Paul Tribout

Musique
Jean-Jacques Milteau

Lumières
Alexis Kavyrchine

Décors
Christian Tirole

Création Son
Franck Séguin

Costumes
Aurore Popineau

Production
Sea Art