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Photo © Arenok

Le Plaisir


d'après
Crébillon fils




Avec Le Plaisir nous pénétrons, couvés par les accords d'un violoncelle (joué en alternance par Dilan Roche, Laure Bouhey, Mélanie Badal), dans l'ambiance feutrée d'un boudoir où deux jeunes créatures en tenue légère, des jeunes filles à qui Julie Judd et Fanny Gilles prêtent leur charme, se racontent. Deux amies issues de la même éducation, celle du couvent. Une éducation rigide… enfin presque. Entre les bordures bouclées de ce couvent, l'imagination fleurit et pour nos jeunes filles l'imagination ne peut être teintée que de sensualité. Nous assistons (sans pudeur) à leurs premières trouvailles érotiques. Dans leur déshabillé, elles nous dévoilent par instant leur nudité suffisamment sobre pour éveiller pourtant notre propre imaginaire.

Nous apprenons de ces créatures comment elles ont été emmenées du plaisir intime entre les murs du couvent, aux plus folles tromperies en passant par l'inévitable case de leur nuit de noce.

Nous savons bien que l'érotisme est le plus difficile des arts, Eric-Gaston Lorvoire, maître de cette adaptation issue des textes de Crébillon fils (1707-1777), nous montre qu'il peut par de subtils effets atteindre son but sans nous ravager l'esprit de grossiers clins d'œil.

La scénographie de Pierre-Yves Leprince (assisté de Bastien Forestier) nous dévoile l'univers de cette pièce par de petits tableaux charmants, un peu comme les enluminures d'un livre. Ces tableaux sont enrichis par la qualité des costumes de Dominique Borg (avec la complicité de Christine Bernardet). Ils sont riches d'élégance et d'originalité, j'accorderais un bonus pour celui de l'époux (interprété par Jean-Marie Galey) rayonnant d'un jaune flashant (jaune cocu évidement).

En écoutant le badinage de ces personnages (on nous avait prévenu cette comédie ne se destine ni aux enfants ni aux oreilles chastes) une vague légère nous frôle, nous autres spectateurs, d'une ivresse naissante, celle du désir. Ecoutez donc l'amant (Guillaume Cramoisan) entraîner par ses mots, uniquement par sa parole la jeune épouse afin qu'elle trébuche dans ses bras.

Ce spectacle est à voir avec plaisir et légèreté. Da préférence en compagnie de votre bien aimé(e), peut-être qu'on sortant vous éviterez le dîner au restaurant pour vous réfugier dans l'intimité d'un repas aux chandelles, et ainsi soit-il…

David Nahmias 
(26/07/12)    



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Une loge
pour le strapontin













Théâtre La Pépinière

7, rue Louis le Grand
75002 PARIS

Location :
01 42 61 44 16


Adaptation
et
mise en scène
Eric-Gaston Lorvoire

Avec
Julie Judd
Fanny Gilles
Françoise Pavy
Guillaume Cramoisan
Jean-Marie Galey

Au violoncelle
(en alternance)
Dilan Roche
Laure Bouhey
Mélanie Badal