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POPECK


C'est la dernière fois... !







C'est la dernière fois… ! nous annonce Popeck sur l'affiche de son dernier spectacle, un doigt pointé comme une menace dans notre direction. Mais nous ne nous trompons pas, ce n'est pas un adieu à la scène (que Dieu soit loué… mais à des prix raisonnables nous dirait-il), non c'est une mise en garde adressée à l'un de ces personnages invisibles avec lesquels il dialogue dans la plupart de ses sketchs. Ces dialogues qui donnent toute la force poétique et surréaliste des sketchs de Popeck : rappelons-nous de cette guichetière de la Gare du Nord qui ne peut lui accorder un billet de troisième classe pour Lille, ni une remise sur le tarif pour un train qui finalement n'est pas tout neuf et a déjà roulé ; rappelons-nous de Popeck dialoguant avec ce grand Slovaque (invisible) qui avait l'esprit ouvert mais qui fermait de bonne heure

Comment avouer sans dévoiler son âge que Popeck fait partie des derniers comiques qui nous ont appliqué pendant des décennies la thérapie du rire et déversé dans nos esprits les remèdes de l'humour. (Sur nos scènes, actuellement, bien des places restent vides et sont à occuper… bien de nos comiques attendent l'étoile qui les éclipsera un court instant de leur fraiche présence).

Les artistes créent parfois sur un coin de table, par un seul trait de crayon dessiné à la hâte, leur silhouette que l'on peut ensuite reconnaître : Hitchcock et sa bedaine, Chaplin et sa démarche, Tintin et sa ligne claire, Coluche et son nez rouge, etc. Est-ce par hasard que Popeck est devenu ce personnage grincheux en redingote et chapeau melon, que nous reconnaissons sans devoir aller au Musée Grévin tellement il est gravé dans nos mémoires ?

Dans son dernier spectacle, C'est la dernière fois… !, au Théâtre Daunou, Popeck reprend des textes de son répertoire. Rien n'a vieilli parce que l'humour intelligent et sans pathos survit comme Moïse dans son berceau sur les eaux du Nil.

Les anecdotes sur son père que Popeck invite chez Maxim's à titre posthume !!!, sont d'une drôlerie dont la tendresse n'est pas exclue… Je vous livre ma préférée : Papa pourquoi tu as donné 100 francs (cent francs d'un temps ancien) à la jeune fille du vestiaire, le père répond : Tu n'as pas vu le manteau de fourrure qu'elle m'a donné

Non Monsieur Popeck, ce n'est pas la dernière fois… que j'ai envie de vous voir.

David Nahmias 
(31/10/12)    



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Théâtre Daunou


7, rue de Daunou
75002 Paris

Location :
01 42 61 69 14