Brigitte ATHEA

Théâtre 4 :
La tentation du paysage
Lied ou le mur de papier



Après son Théâtre 1 sur la mémoire et la solitude ainsi que vingt-neuf portraits de femmes à la fois différentes et en écho, après l’univers de la musique et de la peinture (Théâtre 2), les chantiers d’immeubles en construction ou en démolition, ou même un camp de réfugiés (Théâtre 3), Brigitte Athéa révèle ici des paysages à travers les yeux d’une femme qui regarde à la fenêtre…
Sept tableaux pour découvrir des paysages. Y a-t-il une seule femme, plusieurs femmes, une multitude cachée dans une unicité ? Chaque tableau est un dialogue entre deux ou plusieurs personnages qui vivent des situations différentes d’un tableau à l’autre. Des échos apparaissent de scène en scène avec une porosité qui mélange les couleurs comme dans un pastel où les limites sont indéfinissables. Une mosaïque de réflexions sur l’amour, la peinture : « … Il y aurait donc un lien métaphorique entre le paysage et la peinture, une même approche de la composition et de la perspective, un même langage, une même grammaire, qui les lieraient à tout jamais. Peut-être que toute l’histoire de la Peinture est aussi l’histoire du Paysage ! […] Peut-être que toute l’histoire des Hommes n’est qu’une vision, une simple illusion ! », la critique d’art, le rôle de l’argent, la séduction, la folie, la frontière entre le rêve et la réalité… égrène une richesse de pensées. La complexité de l’humain est dévoilée par une écriture forte de sobriété.

La deuxième partie se passe à Berlin, cette ville cabossée et marquée à jamais par le passé. Qu’est-ce qu’un poète ? Quel rôle joue-t-il ? Comment s’est passé le passage du communisme à la liberté ? Comment a été vécue la chute du mur ? Quel rôle joue un mur ? Deux amants échangent sur ces thèmes et nous brossent un tableau de cette ville chargée d’histoire, de rêves, d’espoir, de désillusions, de désirs :
« Max - Personne ne sait exactement à quoi servent les rêves, mais il est probable qu'ils nous aident souvent à supporter l'épreuve de la réalité. Je prends un exemple au hasard...
Carl - Le Mur !
Max - Au hasard ! Le Mur... Le Mur était une obsession à l'Est comme à l'Ouest, et quand il est tombé, l'obsession du Mur est restée, comme si l'histoire ne pouvait pas l'assimiler.
Carl - C'est pas l'histoire qui ne peut pas l'assimiler, c'est le pays, la réalité du pays. Il faudra encore attendre quelques années pour atténuer le choc, et en apprécier le résultat. 
»

L’écriture de Brigitte Athéa dépeint les questionnements de l’humain par petites touches impressionnistes dans ses voyages où les lieux sont aussi des personnages.

Brigitte Aubonnet 
(30/04/07)      



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Le Bruit des Autres

128 pages, 12 €