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Histoire d’Ernesto

d'après
La pluie d’été
de Marguerite Duras


L'adaptation très libre du roman de Marguerite Duras permet d'intéresser autant les enfants que les adultes, chacun pouvant y percevoir des éléments différents. La mise en scène de Sylvain Maurice en fait un magnifique spectacle de marionnettes où les comédiennes jouent et manipulent devant nous pour raconter l’histoire d’une famille. Les parents sont tout petits et leurs enfants, surtout Ernesto, très grands. Les parents, représentés par deux petites marionnettes et les têtes de deux comédiennes masquées, s’interrogent beaucoup sur l’avenir d’Ernesto qui ne veut plus aller à l’école car on lui apprend des choses qu’il ne connait pas ! Ils vont voir l’instituteur représenté par deux jambes qui dépassent d’un superbe masque de tête, énorme et en latex, ce qui lui permet de froncer les sourcils, d’ouvrir la bouche... Il garde les yeux fermés pour répondre aux parents qu’aucun enfant ne désire, a priori, aller à l’école.

Il y a beaucoup de symbolique dans cette mise en scène où la taille des têtes est toujours plus importante que le corps. Le thème du rapport parents-enfants, du rapport au savoir et à la curiosité intellectuelle, du fait que l’on peut tout à fait réussir dans la  vie même si l’on a un fonctionnement atypique sont abordés avec beaucoup d’originalité. Le mélange de l’art marionnétique et de l’art dramatique est très intéressant et renforce le propos qui peut se comprendre à deux niveaux. Les enfants et les adultes pourront ainsi chacun avoir leur interprétation. Il y a beaucoup d’émotions et d’espoirs dans ce spectacle qui parle d’un sujet compliqué puisqu’il n’y a pas forcément de réponses aux questions que se posent les parents sur l’éducation de leurs enfants. Ils vivent dans un tout petit logement de deux pièces séparés par un couloir, ils n’ont pas beaucoup de moyens et ils ne savent pas comment faire pour que chacun de leurs enfants puisse trouver sa place et exister dans le monde. Ils sont souvent désarmés.

C’est un spectacle émouvant, drôle, parfois inquiétant, mais absolument magnifique. Allo, maman bobo, chanson interprétée avec une très grande émotion, laisse transparaitre la fragilité de l’humain face aux problématiques de la vie.
On en sort enchanté.    

Le spectacle a été joué au  Festival d’Avignon en juillet 2015 et au Théâtre de Sartrouville en octobre 2015. C’est un spectacle à programmer et à ne pas rater dès qu’il est présenté, comme au Théâtre de Villefranche le samedi 13 février 2016.

Brigitte Aubonnet 
(12/01/16)    



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Marionnettes






Mise en scène
Sylvain Maurice

Avec
Hélène Barreau
Marion Belot
Anaïs Chapuis
Alice Chéné
Julie Coffinet
Lucie Hanoy

 Assistanat
mise en scène
Nicolas Laurent

 Fabrication marionnettes
Pascale Blaison
Perrine Cierco
Cécile Doutey

 Manipulation
Pascale Blaison

 Lumière
Daniel Linard

Son
Jorge Agudelo
Thomas Demay


Renseignements
sur le site du
Théâtre de Sartrouville