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La Ronde


d'Arthur Schnitzler




Entrez dans La Ronde...


Il y a belle lurette que les gens de plume échafaudent des hypothèses sur les pulsions amoureuses des humains et qu’ils imaginent de multiples fictions sur ce sujet porteur. Bien avant que Sigmund Freud allume ses projecteurs pour une exploration de nos motivations intimes, Mademoiselle de Scudéry broda longuement « Tendre sur inclination » car cette personne qui semblait plutôt réservée de tempérament nimbait bien évidemment ses fantasmes accompagnateurs. En attendant que de nombreux écrivains et dramaturges poussent le bouchon plus loin.

Dans son opéra Carmen, Georges Bizet nous a fait chanter la conclusion : L’amour ne connaît pas de loi. Mais sa mécanique ondulatoire non plus ! Et en 1903, le dramaturge autrichien Arthur Schnitzler nous l’a conté à sa manière. Sans doute iconoclaste pour cette époque.

Depuis l’enchaînement sans fin des scènes de La Ronde inspire les créateurs de l’écran et de la scène. Marion Bierry, dernière en date, vient d’en donner sa vision chaleureuse et débridée au Théâtre de Poche.

Là, l’éternelle cavalcade des désirs nous apparaît revue et corrigée par un œil auquel nous devons des mises en scène débarrassées d’hypocrisie et de conformisme. Mais en même temps, l’alerte défilé des situations n’oublie pas le piment accompagnateur d’un rire vibrionnant de carpe diem. D’autant que les évènements de cette époque troublée poussaient sans doute le fantasme à devenir provisoirement maître du jeu. En somme Eros et Thanatos n’arrêtent pas d’arbitrer cette pièce qui pousse à la gaieté du moment sans que la lucidité nous mène à la désespérance.

A plusieurs titres, nous vous invitons à entrer dans cette dernière vision de La Ronde qui marque heureusement le théâtre de cette fin 2009.

Rejoignez les sept comédiens qui la jouent avec brio sur la scène du Poche Montparnasse. Non seulement ils interprètent un texte décapant en faisant efficacement ressortir le coté incorrigiblement bohémien de nos désirs, mais encore ils marient avec bonheur l’art de la comédie, le charme de la chanson viennoise et le piano du poète.

Simple et astucieux, le décor de Nicolas Sire fait de panneaux coulissants facilite la succession rapide des scènes à la façon d’une ponctuation ou d’une transition dans les temps. Et tout cela coopère à une excellente soirée de rires qui ne nuisent en aucun cas à la réflexion sur nos comportements compulsifs.

Claude Chanaud 
(20/12/09)    



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Montreurs d'ours








Théâtre de Poche Montparnasse

75, bd du Montparnasse
75006 Paris

Location :
01 45 48 92 97



Adaptation et
mise en scène
Marion Bierry


Avec
Vincent Heden
Alexandre Martin
Sandrine Molaro
Serge Noël
Marie Reache
Aline Salajan
Eric Verdin


Décor
Nicolas Sire


Costumes
Virginie Houdinière


Lumières
André Diot