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ALEXANDRA
DAVID-NÉEL
Mon Tibet...



de
Michel Lengliney






La fugueuse inspirée des toits du monde


Dans cette rubrique , les choix du signataire sont d’abord liés aux textes, de théâtre sans minimiser pour autant ce qui fait l’efficacité et au final la réussite d’une dramaturgie : la mise en scène, le décor et la scénographie, les costumes, les éclairages et, bien évidemment, les interprétations des comédiens.

Incitateur à voir et à entendre, plus que critique au sens habituel du terme, ma proposition de ce jour, surlignée d’enthousiasme, devrait vous conduire au Théâtre du Petit Montparnasse où la soirée proposée a pour titre ALEXANDRA DAVID-NÉEL, Mon Tibet…

Michel Lengliney, l’auteur, s’est inspiré avec bonheur de la vie de cette extraordinaire surdouée telle que l’a décrite Marie-Madeleine Peyronnet, la dévouée accompagnatrice de son dernier âge laquelle est également et naturellement douée pour l’expression orale ou écrite *.

Alexandra avait compris, bien avant des générations à venir, ce vilain piège à filles que constituait le mariage de jadis, pourtant elle épousa Monsieur Néel. Cependant, un jour, la jeune mariée prévint son époux qu’elle s’absenterait pendant quelques mois. Elle ne revint que quatorze années plus tard avec la connivence d’un mari hors du commun, des connaissances tous azimuts et surtout un bagage intellectuel d’anticipation.

On peut la définir aujourd’hui comme féministe et suffragette, libertaire, bouddhiste, philosophe, exploratrice, traductrice, journaliste aventureuse, chanteuse et écrivaine.
J’en passe sans doute, concernant cette artiste multi-facettes ayant su dire non quand la plupart des femmes, moulées dans leur XIXe siècle, se contentaient d’assurer l’entretien de la maison et la descendance de leur mari. C’était rarement pour le meilleur et bien trop souvent pour le conditionnement au quotidien, voire l’encagement définitif.

Personnage hors normes, Alexandra dépassait donc de la tête et des épaules les médiocrités de son époque Et elle était sans conteste tout à fait susceptible de passer de la notoriété littéraire acquise sur le devant de la scène d’un théâtre. Grâce soit rendue aux deux auteurs et au metteur en scène Didier Long qui ont accouché de cette hypothèse en 2010.

Ils ont su de cette efficace manière faire ressortir la convergence rarissime d’une intelligence supérieure avec une volonté hors du commun. Le décor dépouillé de Tim Northam ainsi que les lumières nuancées de Laurent Béal mettent très heureusement en évidence les dialogues entre Alexandra et celle qui était devenue sa fidèle amie.

Un tel sujet demandait des interprètes évidents dans la transcendance. C’est le cas d’Hélène Vincent et d’Émilie Dequenne qui marquent de leurs brillantes prestations non seulement la pièce en question mais aussi l’ensemble de la saison 2009-2010.
On les retrouvera aux Molières.

Claude Chanaud 
(30/01/10)    

* Marie-Madeleine Peyronnet, Dix ans avec Alexandra David-Néel, PLON 1973, réédition en 2005 aux EDITIONS ALEXANDRA DAVID-NÉEL



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Montreurs d'ours





Théâtre du
Petit Montparnasse

31, rue de la Gaîté
75006 Paris

Métro : Gaîté
ou Edgar Quinet

Réservation :
01 43 22 77 74

www.theatre
montparnasse.com





Mise en scène
Didier LONG



Avec
Hélène VINCENT

&
Emilie DEQUENNE