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Photo © Mario Del Curto

François d'Assise



d'après
Joseph Delteil


Message pour un honnête homme du XXIe siècle...


Joseph Delteil, auteur de François d’Assise, soulignait que, face à notre civilisation contemporaine dont les récurrents avatars nourrissent ou pourrissent l’actualité, il se levait un peu partout de par le monde un besoin d’autre chose qui préfigure une autre ère infiniment souhaitable, infiniment moins égoïste et sans aucun doute plus près des autres et de la nature. Et il m’est apparu que bien peu prêchent cette idée avec un pouvoir de persuasion capable d’accélérer cette mutation. Pourtant elle s’impose aujourd’hui !

Nous ne manquons pourtant pas de politiques avertis, de philosophes pointus et d’intellectuels brillants ni d’autres talentueux du verbe pour nous demander de faire attention à nos excès et nos dérapages mais, de nos jours, les langues de bois sont devenues très sophistiquées ou trop habiles et beaucoup de manieurs de concepts vivent plutôt confortablement des hiérarchies pyramidales dirigeant le monde.

Ceux qui font réellement passer le message par l’exemple, de manière à secouer le vieil édifice où les égoïsmes demeurent et où les notables se tiennent par la barbichette, sont rarissimes. Et, comme je viens d’en croiser un, je lui consacre avec spontanéité cette chronique des Montreurs d’Ours et autres gens de théâtre, car justement… c’est au théâtre que je l’ai rencontré.

Il s’agit de Robert Bouvier qui joue François d’Assise au Théâtre Artistic Athévains après en avoir adapté le texte original avec Adel Hakim.

Il faut non seulement le voir car sa prestation sur scène est de haut niveau mais il faut également l’entendre faire passer un texte tellement généreux et inspiré qu’il a marqué très profondément les spectateurs de la Générale.

Point très important : vous comprenez d’entrée de jeu que ce spectacle insolite n’est pas un hommage rendu à un saint du calendrier, y compris s’il s’agit du même ! En effet, bien avant que l’Eglise de Rome le canonise, François, les pieds sur terre, la tête dans les étoiles et le cœur attentif à autrui, est concerné par un environnement qui commence par une famille attachée aux biens d’un monde dont lui va se détacher. Au figuré comme au propre… il va se mettre nu.

Mais également et tout naturellement, il va être poussé par un intérêt pour des valeurs dont on manquait sans doute cruellement au XIIe siècle, mais dont nous sommes fortement demandeurs au début de notre troisième millénaire. Le décor du scénographe Yves Collet aide ce texte de par son retenu aussi simple que sobre. Et le comédien Robert Bouvier fait magnifiquement le reste.

Il n’est pas nécessaire d’être mystique pour adhérer à un message qui est d’abord humain et humaniste avant de pousser au détachement les plus obstinés des conservateurs égoïstes. Carcans normalisés, idéologies contraignantes, mépris d’une nature nourrissante et conflits massifiés cèderont un jour la scène à une transcendance à la fois généreuse et vitale pour que vive la bête humaine.

François d’Assise en ouvre la porte avec bonheur.

Claude Chanaud 
(13/06/10)    



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Montreurs d'ours





Théâtre
Artistic Athévains

45 bis rue Richard-Lenoir
75011 Paris

Métro : Voltaire

Réservation :
01 43 56 38 32





Adaptation
Adel Hakim
et Robert Bouvier

Mise en scène
Adel Hakim
assisté de
Nathalie Jeannet

Avec
Robert Bouvier

Scénographie
Yves Collet
assisté de
Michel Bruguière

Lumières
Ludovic Buter

Son
Christoph Bollmann

Direction technique
Bernard Colomb






http://josephdelteil.net

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(1894-1978)